Votre enfant raffole des sucreries? Pour la science, c’est une bonne chose

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La préférence de jeunes enfants pour des aliments très sucrés a sans doute davantage un fondement biologique qu’on ne l’admet souvent. C’est la conclusion d’une enquête de scientifiques du Monell Chemical Senses Center de Philadelphie auprès d’une centaine d’enfants de 5 à 10 ans. Les scientifiques disent avoir trouvé des indications que les jeunes enfants sont stimulés à manger des sucreries par leur croissance physique. Pendant les pics de croissance, l’envie des enfants de manger des sucreries serait la plus grande, selon les scientifiques.

« Les enfants avec une préférence marquée pour les produits sucrés paraissaient en moyenne plus grands que leurs camarades du même âge qui aiment surtout les en-cas salés », fait remarquer Julie Mennella, responsable de l’enquête et professeur de biopsychologie au Monell Chemical Senses Center. « En outre, en analysant l’urine des enfants, on a pu établir une légère corrélation entre la préférence pour le sucré et des substances témoignant de la croissance ». Mennella ajoute à ce propos que les scientifiques ont déjà constaté depuis longtemps que les enfants montrent une plus grande préférence que les adultes aussi bien pour le sucré que le salé sans pour autant avoir besoin d’être habitués au goût du sucre ou du sel mais on n’a pas pu donner une explication exacte à cela.

« La nouvelle enquête se rapporte plutôt au développement physique des enfants », dit Mennella avec insistance. « Du fait de leur croissance physique, les enfants ont un grand besoin d’énergie et de sucre. Cela peut être expliqué logiquement sur le plan de l’évolution vu qu’en ingérant de grandes quantités de calories, les enfants avaient plus de chances de survivre ». L’enquête a aussi mis en évidence qu’une plus grande préférence pour le sel peut aussi être liée à une plus grande présence de graisses dans le corps. La préférence pour le sel pourrait être également en rapport avec le développement, vu que le corps associe le sel avec des substances minérales qui sont indispensables pour la croissance.

« La corrélation exacte entre le sucre et le sel et la croissance n’a pas pu être établie par l’enquête », ajoute Mennella. « Pour cela, il faudra des recherches supplémentaires à plus grande échelle. Cependant, l’enquête confirme la grande dépendance de jeunes enfants par rapport à la consommation de sucre. La génération actuelle d’enfants consomment beaucoup plus de sucre et de sel qu’ils n’en ont réellement besoin. La grande variété de ce genre de produits dans le commerce crée en outre un risque de surconsommation, ce qui augmente les risques de cas d’obésité et de diabète. Quand on a une certaine connaissance de la biologie du goût, on comprend combien les enfants sont influencés au marché de la nourriture.

Julie Mennella poursuit en disant que chez les adultes les préférences individuelles sont influencées génétiquement, mais chez les enfants, cet effet n’a pas été observé. « Cela nous amène à poser la question de savoir si les préférences des enfants en matière de goût peuvent être modifiées », souligne la scientifique. « Les enfants vivent dans un tout autre monde de sensations que les personnes plus âgées. Une meilleure connaissance de ce monde pourrait aider la société à apprendre aux enfants à contrôler de mauvaises habitudes alimentaires et à se constituer un mode d’alimentation saine.

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