Vol ultra long-courrier: quels sont les effets d’un vol de 20 heures sur la santé ?

La compagnie aérienne australienne Qantas a débuté cette année les premiers vols sans escale de l’histoire entre l’Australie et la Grande-Bretagne. La liaison en question relie ainsi en 17 heures Londres et Perth, 2 villes distantes de 14.500 km. Mais des vols d’une telle durée posent la question des effets sur la santé des passagers.

Singapore Airlines lancera au mois d’octobre une liaison directe entre Newark (New Jersey, Etats-Unis) et Singapour. Les vols correspondants couvriront une distance de 16 700 km, ce qui en fera les plus longs du monde. Les passagers devront ainsi rester assis pendant 18h45.

De telles durées de vol ne sont pas anodines pour la santé

De telles durées de vol ne sont pas anodines pour la santé. Les passagers peuvent éprouver des difficultés à trouver le sommeil et souffrir des conséquences de la déshydratation ou du manque d’exercice.

Des compagnies aériennes et des scientifiques étudient actuellement les conséquences pour l’organisme de ces vols ultra long-courriers. En 2008, la distance moyenne couverte par les vols dans le monde était de 1200 km ; elle est depuis passée à 1400 km, indiquent des données de la firme de consultance Oliver Wyman’s PlaneStats.com. Il en résulte des modifications dans les menus proposés à la température en cabine ainsi que dans l’ergonomie des sièges, explique le Wall Street Journal

Une refonte des menus

Singapore Airlines collabore avec les chefs de Canyon Ranch, dans l’Arizona, qui ont développé une expertise concernant l’impact de l’alimentation sur le corps humain, afin de refondre totalement ses cartes de menu. En raison de l’aridité de l’air en cabine, notre goût est altéré, et les plats nous semblent insipides. Traditionnellement, ils étaient donc plus salés et plus relevés pour compenser leur fadeur.

Ce qui tendait à renforcer la déshydratation, qui pouvait être source de fatigue, de maux de tête, de raideur musculaire et articulatoire, et prédisposait les passagers à attraper un rhume. On préfère donc maintenant le chou-fleur à la pomme de terre : les chefs favorisent désormais les mets plus savoureux, pour réduire l’emploi du sel.

Des boissons pour déshydrater… mais pas uniquement

Les boissons proposées en vol sont donc étudiées pour lutter contre la déshydratation, mais aussi… multiplier les visites aux toilettes, afin d’inciter les passagers à se dégourdir les jambes. De cette manière, ils stimulent leur circulation sanguine, et activent leurs muscles. Les rations ont également été réduites, parce que l’inactivité des passagers signifie que leur dépense calorique est relativement faible.

La compagnie travaille également à l’amélioration de ses programmes d’exercices physiques en vol, avec des spécialistes du Canyon Ranch.

Des passagers volontaires pour porter des bracelets électroniques

De son côté, Qantas Airways a lancé Project Sunrise, un programme pour préparer les vols sans escale reliant Sydney à Londres et New York, avec la collaboration de l’Université de Sydney. L’objectif est d’étudier les effets d’un maintien en haute altitude pendant de longues durées. La compagnie a recruté des voyageurs fréquents volontaires, pour leur demander de porter des bracelets munis de capteurs à leurs poignets et leurs jambes. 

Les dîners ont déjà été décalés pour aider les passagers à ajuster leurs horloges biologiques aux horaires de Londres. La couleur de l’éclairage des cabines a été modifiée pour aider les passagers à s’endormir (rouge ou ambre) et à se réveiller (bleu et blanc). De même, on baisse la température de la cabine pour  faciliter l’endormissement. 

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