Voici la liste des villes méditerranéennes appelées à se préparer au risque de tsunami

Non, les tsunamis ne se produisent pas que sous les tropiques : aucune région n’est entièrement à l’abri et l’activité sismique est intimement liée au risque de voir la mer s’avancer soudainement. Selon l’Unesco, il est quasiment certain que la Méditerranée connaitra un tsunami majeur d’ici 2030.

Les tsunamis font peur, et l’on comprend aisément pourquoi. À l’inverse des éruptions volcaniques et des séismes, où l’on connait et surveille les zones les plus à risque, ces vagues géantes peuvent frapper à des milliers de kilomètres de l’événement qui les a déclenchées, qu’il s’agisse d’un tremblement de terre ou d’un affaissement de terrain (ou d’un glacier), et ce avec des signes avant-coureurs qui ne laissent qu’un laps de temps très court.

Un danger sous-estimé en Méditerranée

Car ces raz-de-marée ne se produisent pas seulement sous des latitudes lointaines : l’Unesco tire d’ailleurs la sonnette d’alarme pour la Méditerranée où, selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, la hausse du niveau de la mer fait grimper le risque d’un tsunami majeur d’ici 2030 à presque 100%. Autant dire que c’est une quasi-certitude, alors que cette possibilité est largement sous-estimée, voire ignorée par les populations.

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture a déclaré que cinq communautés à risque de la Méditerranée rejoindront 40 autres villes « préparées pour un tsunami » dans 21 pays d’ici l’année prochaine. Celles-ci se situent sur tout le pourtour de la mer intérieure :

  • Marseille (France)
  • Cannes (France)
  • Istanbul (Turquie)
  • Alexandrie (Égypte)
  • Chipiona (Espagne)

Le programme « tsunami-ready » fait partie d’un effort plus large de l’Unesco, lancé avant la conférence des Nations unies sur les océans qui se tiendra à Lisbonne la semaine prochaine, pour garantir que toutes les communautés à risque sauront quoi faire en cas de tsunami d’ici 2030.

« Les tsunamis de 2004 et 2011 ont été un signal d’alarme », a déclaré Bernardo Aliaga, expert principal en tsunamis à l’Unesco. « Nous avons parcouru un long chemin depuis 2004. Nous sommes plus en sécurité aujourd’hui. Mais il y a des lacunes dans la préparation et nous devons nous améliorer ; nous devons nous assurer que les avertissements sont compris par les visiteurs et les communautés. « Depuis le tsunami de 2004 dans l’océan Indien, le Centre d’alerte aux tsunamis dans le Pacifique de l’Unesco, hébergé par les États-Unis, a prévenu de l’imminence de 125 tsunamis, soit une moyenne de sept par an.

Surveiller les eaux et le sismographe

Pour rappel, le principal danger d’un tsunami est qu’il prend souvent les populations non préparées par surprise. Le principal signe de danger reste l’occurrence d’un tremblement de terre dans une région côtière : la plupart du temps, les tsunamis se forment à la suite d’un séisme sous-marin, d’une magnitude d’au moins 6,5 sur l’échelle de Richter. Mais la vague en elle-même peut parcourir de longues distances avant de frapper une côte.

Certains témoins de ce phénomène rapportent des bruits étranges, comme un tonnerre au loin, voire une série d’explosions venant de la mer. Mais le signe le plus visible reste le retrait des eaux, plus loin encore qu’à marée basse, laissant parfois des ports à sec, les bateaux amarrés se retrouvant dans la vase en quelques instants. C’est un signe qui ne trompe pas : le tsunami est alors imminent.

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