L’économie vénézuélienne s’effondre peu à peu, mais un secteur semble plus florissant que jamais : le commerce de la cocaïne. Le Venezuela est confronté à une inflation gigantesque, une grave pénurie de produits de base, une véritable famine et des taux élevés de criminalité. Le pays est victime de la crise qui a frappé le marché du pétrole, et les politiques inadéquates du gouvernement vénézuélien l’ont plongé dans une grave crise économique. Toutefois, une activité permet à l’équipe dirigeante de se maintenir au pouvoir : le trafic de drogue.Lorsque la Colombie voisine a commencé à lutter contre la drogue il y a quelques années, certains barons de la drogue ont décidé de transférer leurs activités au Venezuela, où ils ont été accueillis à bras ouverts par le gouvernement et les militaires – en échange d’une partie de leurs revenus, bien sûr.Selon les États-Unis, plus de la moitié de la cocaïne produite en Colombie passe maintenant par le Venezuela avant de se retrouver au Mexique, aux États-Unis et en Europe.
Cilia Flores & co.
En 2015, la DEA (Drug Enforcement Administration), la principale organisation américaine de lutte contre les drogues illicites, a procédé à l’arrestation de deux parents du président Maduro en Haïti alors qu’ils tentaient d’expédier 800 kg de cocaïne aux États-Unis.Les deux hommes sont des neveux de Cilia Flores, l’épouse de Maduro (habillée en rouge sur la photo), et l’une des personnes les plus puissantes du gouvernement vénézuélien. Avant de devenir la Première Dame du pays, où la « Première combattante », comme on l’appelle là-bas, elle était le président de l’Assemblée nationale. De ce fait, elle a pu nommer plusieurs membres de la famille à des postes clés. Cilia Flores s’est fait connaître en étant l’avocate du prédécesseur de Maduro, feu Hugo Chávez. Ses deux neveux (dont l’un d’eux a été élevé par ses propres soins, ce qui en fait le beau-fils du président) ont été condamnés l’année dernière et ils risquent la prison à vie.
Le Venezuela est une « narco-dictature civilo-militaire »
On peut également rappeler ici que Tareck El Aissami vient d’être nommé vice-président du pays. C’est l’une des personnes qui ont été récemment frappées de sanctions personnelles par les Etats-Unis, après que le département du Trésor américain avait conclu qu’il « avait joué un rôle important dans le commerce international des drogues. »El Aissami adhérait au mouvement Utopia 78, un mouvement étudiant d’extrême gauche, lors de ses années d’université.En 2002, il a été élu en tant que disciple de l’ancien dirigeant socialiste Hugo Chavez au Parlement vénézuélien. Par la suite, il a tenu le poste de ministre de l’Intérieur, où il était notamment en charge des questions liées à l’immigration. Un document du Center for a Secure Free Society daté de juin 2014 soupçonne son ministère d’avoir fourni des passeports et des cartes d’identité à des terroristes islamistes.Il a aussi été nommé gouverneur de l’État d’Aragua. Pendant cette période, il aurait eu des liens avec des entreprises contrôlées par l’armée iranienne, Parchin Chemical Industries et Qods Aviation.Selon l’évêque vénézuélien Castor Oswaldo Azuaje Pérez, son pays est gouverné par une « narco-dictature à la fois civile et militaire ».