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Ursula Von der Leyen favorite incontestée pour se succéder à elle-même, mais la Hongrie promet une opposition ferme

Ursula Von der Leyen favorite incontestée pour se succéder à elle-même, mais la Hongrie promet une opposition ferme
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. (Getty)

Qui sera le prochain président de la Commission européenne ? De nombreux États membres soutiennent un deuxième mandat pour la présidente actuelle, Ursula von der Leyen, avec l’Espagne et la France en tête. En revanche, la Hongrie s’y oppose fermement.

Dans l’actu : En 2024 auront également lieu les élections européennes. Mais qui sera le prochain président de la Commission ?

  • À ce jour, personne ne s’est officiellement déclaré candidat au poste le plus élevé de la Commission. En coulisses, deux noms sont évoqués : l’actuelle présidente Ursula von der Leyen et Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur.
  • Breton s’est qualifié lui-même de « Plan B » lors d’une interview avec Politico, mais l’idée semble avoir germé. Il n’hésite pas à s’impliquer fortement dans divers dossiers, des vaccinations COVID aux grenades d’artillerie pour l’Ukraine. « Il a une personnalité dominante, c’est certain, et s’exprime ouvertement lors des réunions. Mais il obtient des résultats », a déclaré une source européenne à Politico.
  • Von der Leyen, quant à elle, ne se porte pas ouvertement candidate à une réélection. Selon Le Monde, en coulisses, elle sonde cependant l’opinion des États membres. En 2019, Paris et Berlin étaient les acteurs clés qui l’avaient propulsée au poste de présidente. Cette fois-ci, l’Allemagne et la France, ainsi que l’Espagne, soutiendraient apparemment un deuxième mandat pour « VDL ».

Seule la Hongrie met des bâtons dans les roues de l’opposante à la Russie.

  • Ce pays, dont beaucoup se demandent pourquoi il est encore membre de l’UE et de l’OTAN, ne porte pas l’Allemagne dans son cœur. La Hongrie est presque constamment en conflit avec Bruxelles ces dernières années, que ce soit au sujet de l’abus des fonds de l’UE, des réformes de l’État de droit hongrois ou des sanctions contre la Russie.
  • Balazs Orban, conseiller politique du Premier ministre Viktor Orban, n’est donc pas enthousiaste à l’idée d’un deuxième mandat pour von der Leyen : « Nous la soutenons, mais elle impose maintenant son propre agenda politique, en ce qui concerne la géopolitique, les relations avec les États-Unis et la Chine, les questions de guerre, les sanctions… sans consulter les États membres », a-t-il déclaré à Politico.

L’essentiel : Les sanctions contre la Russie et le soutien affirmé à l’Ukraine sont particulièrement préoccupants pour le Premier ministre hongrois, Orban.

  • Il reste fidèle au gaz et au pétrole russes et refuse de condamner fermement l’invasion russe en Ukraine. Son directeur politique indique que la Hongrie pourrait bloquer les prochaines étapes de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, en raison du traitement insatisfaisant des minorités hongroises dans le pays. Kiev limite l’enseignement dans les langues des minorités, ce qui est inacceptable pour Balazs Orban.
  • Cependant, ce qui est plus important, c’est l’éventuelle adhésion à l’OTAN. « À long terme, il y a des risques sécuritaires qui doivent être abordés », affirme-t-il. Il suit ainsi la déclaration du ministre hongrois Gergely Gulyás, qui a déclaré dimanche que l’Ukraine ne devrait pas devenir membre de l’OTAN et que l’Europe devrait garantir la sécurité à la Russie.
  • La Hongrie souhaite maintenant lier tout cela à un possible deuxième mandat de von der Leyen, qui incarne la politique européenne avec laquelle le pays n’est pas d’accord. Cependant, elle n’a pas beaucoup de moyens de pression. Officiellement, le Parlement européen vote sur la nomination d’un nouveau président de la Commission, mais en pratique, c’est souvent décidé lors d’une réunion entre les dirigeants européens. Leur proposition est ensuite soumise au vote du Parlement s’il obtient la majorité des voix. Comme il n’y a pas de droit de veto, l’opposition de la Hongrie semble avoir peu d’importance.

(SR)

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