En Libye, 2,5 tonnes d’uranium se sont volatilisées

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) rapporte que 2,5 tonnes d’uranium qui devaient normalement être stockées sur un site sécurisé en Libye n’y sont plus. À l’heure actuelle, elle ne sait pas où ce « yellow cake » se trouve.

Pourquoi est-ce important ?

Depuis le soulèvement qui a précipité la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est un pays particulièrement instable. Actuellement, deux gouvernements se disputent le pouvoir, et une élection qui devait se tenir récemment n'a pas eu lieu.

Dans l’actu : 2,5 tonnes d’uranium dans la nature.

  • Dans un communiqué, l’AIEA a indiqué que, lors d’une de ses inspections, elle s’était rendu compte que 2,5 tonnes d’uranium n’étaient plus là où les autorités avaient déclaré qu’elles étaient.
  • Une enquête est en cours pour retrouver leur trace.

Le détail : 10 conteneurs ont disparu.

  • Cette découverte intervient suite au report d’une inspection. Celle-ci était censée avoir lieu l’année dernière, mais elle n’avait pas pu être effectuée « en raison de la situation sécuritaire dans la région », a expliqué l’AIEA. À la place, elle a été organisée ce mardi.
  • Au total, ce sont 10 conteneurs contenant 2,5 tonnes d’uranium naturel sous forme de concentré d’uranium (« yellow cake ») qui ont disparu.
  • L’agence chapeautée par l’ONU a indiqué avoir ouvert une enquête, afin de répondre à deux questions : comment cet uranium a-t-il pu se volatiliser et où se trouve-t-il désormais ?
  • « La perte de connaissances sur l’emplacement actuel des matières nucléaires peut présenter un risque radiologique, ainsi que des problèmes de sécurité nucléaire », a expliqué le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi.

Le contexte : chaotique.

  • Voilà vingt ans que la Libye, alors dirigée par Khadafi, a renoncé à son programme d’armes nucléaires. S’il avait pu obtenir des centrifugeuses capables d’enrichir l’uranium et des informations sur la conception d’une bombe nucléaire, le pays d’Afrique du Nord n’était toutefois pas allé très loin dans le développement d’une telle arme.
  • Depuis 2011 et la mort du dictateur, la Libye a vu différentes factions s’affronter, avec un dernier conflit majeur en 2020.
  • Actuellement, deux gouvernements revendiquent le contrôle de la Libye : un à Tripoli (ouest), soutenu par l’ONU, l’autre dans l’est, mené par maréchal Khalifa Haftar. Dans le même temps, des milices et mercenaires tentent de grignoter de l’influence dans l’ensemble du pays.
  • Une élection était censée se tenir en décembre 2021, mais elle n’a toujours pas eu lieu. Depuis, la légitimité du gouvernement de Tripoli est vivement contestée.
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