Dans l’actualité : s’il existait un prix de l’optimisme mal placé, Ursula von der Leyen, Emmanuel Macron et Olaf Scholz devraient se le partager. Ils affirment avec enthousiasme que l’UE n’a jamais été aussi unie et influente. Ils parlent « d’unité », « d’Union européenne géopolitique », de « première puissance commerciale du monde » et de « souveraineté stratégique de l’Europe ».

• Mais sur le plan international, l’Europe suscite surtout l’irritation en raison de son action hésitante.
• Les succès électoraux des anti-européens – Le Pen, Meloni, Wilders et bientôt peut-être le Vlaams Belang – prouvent que le discours de Bruxelles ne fonctionne pas.
• La Chine, les États-Unis et la Russie considèrent également cette Europe comme une source d’irritation plutôt que d’inspiration.

Irritation croissante au sein de la communauté internationale

Zoom avant : le magazine allemand Focus a relevé cinq problèmes qui suscitent une irritation croissante au sein de la communauté mondiale.

1. L’immigration illégale est en hausse et va à l’encontre des directives politiques des chefs d’État. Bien qu’une immigration qualifiée sur le marché du travail soit nécessaire de toute urgence, de plus en plus de nouveaux immigrants se retrouvent dans les systèmes d’aide sociale. Cette situation est aujourd’hui rejetée par de nombreuses sociétés européennes.
2. La masse monétaire de la zone euro a augmenté de plus de 240 % depuis l’introduction de la monnaie unique. En conséquence, l’inflation a explosé. En outre, les règles relatives à la dette n’ont jamais été respectées.
3. L’Ukraine n’obtient jamais de l’Europe ce dont elle a besoin pour gagner la guerre. Sans les États-Unis, Zelensky serait depuis longtemps devenu un vassal de Poutine et l’Ukraine un territoire entièrement occupé. Les sanctions ne sont pas appliquées.
4. Une politique commerciale moralisatrice. Autrefois favorable à l’ouverture des frontières, Bruxelles est aujourd’hui de plus en plus protectionniste. Sous la houlette de Von der Leyen, moraliste autoproclamée, l’UE prend l’initiative de punir économiquement d’autres pays. Au lieu de s’allier, l’UE risque de s’isoler sur la scène internationale avec ce doigt condescendant.
5. L’Europe veut se détacher de l’Amérique, mais elle se fait dépasser par les Américains. Avec l’Inflation Reduction Act, le gouvernement américain attire les entreprises européennes aux États-Unis. L’euro ne peut toujours pas rivaliser avec le dollar. Sans l’armée américaine et son arsenal nucléaire, l’Europe serait aujourd’hui sans défense.

Zoom arrière : l’Union européenne d’aujourd’hui ne peut pas être une puissance mondiale. Les idéaux européens sont embrassés par les États membres le week-end, mais systématiquement minés en semaine. En conséquence, l’Europe reste une figurante permanente sur la scène mondiale : sympathique et sophistiquée, mais inoffensive et inefficace.

(JM)