Le jeune banque coopérative belge éthique et durable complète enfin son offre avec une carte de paiement qu’elle revendique comme « unique sur le marché » pour plusieurs raisons.
Promise pour l’automne, la voilà enfin la carte bancaire NewB. Combinant les systèmes Bancontact et Visa Debit, le petit rectangle en PVC recyclé fonctionne comme moyen de paiement partout, en ce compris à l’étranger et sur le web.
« Cette carte matérialise réellement notre banque au quotidien et vous rappellera à chaque utilisation que, ensemble, nous sommes en train de changer la finance pour de bon », insiste la coopérative.
Petit détail pour le consommateur belge, il s’agit d’un « grand pas en avant pour NewB », déclare le CEO, Thierry Smets, par voie de communiqué. La carte vient compléter la jeune offre bancaire qui comprenait jusqu’alors le compte courant, le compte d’épargne, des produits d’assurance et des prêts à la consommation dits « crédits verts ».
« Une carte presque parfaite »
Évoluant dans le secteur ultra concurrentiel des banques, NewB a aussi goûté aux joies de l’écosystème des moyens de paiement. Rien que la coordination avec une douzaine d’acteurs du marché s’est avérée complexe.
À cela s’ajoute la difficulté de cumuler Bacontact et Visa Debit. Si cela permet de pouvoir payer partout où les services du géant Visa sont acceptés (à condition que le compte soit provisionné en suffisance), cette spécificité reste relativement récente sur le marché belge. Il est encore possible que certains terminaux ne reconnaissent pas ladite carte.
« NewB est parmi les premières banques à la proposer. Dans la pratique, un certain nombre de petits couacs peuvent encore survenir, comme certaines grandes banques l’ont déjà constaté », signale la banque coopérative, assumant offrir temporairement une carte de paiement presque parfaite.
Libre service
Outre les habituelles caractéristiques techniques qui permettent le paiement sans contact par défaut ou la sécurisation des transactions en ligne, la carte bancaire dispose d’un véritable élément distinctif : le « prix conscient ».
NewB est en effet la première banque du pays à travailler avec ce système de tarification solidaire. Pour rappel, la jeune enseigne avait organisé une enquête auprès de ses coopératrices et coopérateurs à propos des tarifs qu’ils étaient prêts à payer pour l’utilisation des produits bancaires.
Plus de 15.000 personnes avaient exprimé leur avis. Forte de cette participation, la coopérative bancaire teste une formule de prix libre. Autrement dit, les coopérateurs qui s’en jugent capables peuvent décider de payer des frais d’utilisation un peu plus élevés afin que des personnes moins favorisées puissent aussi bénéficier de tous les services.
Le défi des valeurs
Cette politique de tarification libre pour la mise à disposition d’instrument de paiements a évidemment nécessité d’importants investissements, et ces activités génèrent des frais conséquents de maintenance et de coûts par opération facturés par les divers partenaires.
Ce qui complique l’organisation et risque de perturber les finances si les clients ne jouent pas le jeu. Mais c’est un choix conforme aux valeurs de NewB ce prix « juste », calculé pour chaque activité qui se doit individuellement d’être rentable, c’est-à-dire sans subventionnement d’autres activités bancaires comme c’est le cas chez les acteurs traditionnels.
À titre indicatif, « en 2021, les commissions sur activités comptes, paiements électroniques et carte de débit représenteraient un total de 1 million d’euros », estimait NewB sur base des calculs réalisés un an plus tôt dans son rapport annuel.
« Pas seulement un beau projet »
La banque éthique et durable belge profite du lancement public de sa carte de paiement pour entamer une nouvelle campagne marketing.
Avec notamment un spot vidéo dans lequel on voit de vrais coopérateurs remémorer les principes fondamentaux de NewB et appeler au changement. Un changement (de l’industrie bancaire) qui doit passer par l’argent pour financer des projets utiles pour la société, en respectant l’environnement et les droits humains.
Les grandes institutions financières disposent généralement de gros budgets publicitaires. L’année dernière, les frais de com et de marketing de NewB s’élevaient à 47.388 euros. La jeune banque préfère s’appuyer sur la mobilisation de ses coopérateurs et a prévu un petit plan de campagne pour ses troupes. Pour « faire du bruit » sur les réseaux sociaux, par mail avec un message pré-écrit, des imprimés à distribuer…
« Nous voulons faire comprendre que NewB n’est pas seulement un beau projet », affirme la CCO, Katrien Beuckelaers, soulignant la nécessité pour la jeune banque d’attirer non seulement des coopérateurs mais surtout des clients.
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