Selon une nouvelle étudebritannique, la cocaïne est si répandue dans notre société qu’unepersonne sur dix n’ayant jamais touché à cette drogue en a destraces sur les mains.
Pour aboutir à cesconclusions, les chercheurs de l’Université de Surrey ont testé lesempreintes digitales de 50 volontaires non consommateurs de drogue etde 15 consommateurs de drogue ayant utilisé de la cocaïne ou del’héroïne au cours des dernières 24 heures. Environ 13% des empreintesdigitales des personnes qui n’avaient jamais consommé de droguecontenaient de la cocaïne, tandis qu’1% contenait un métabolited’héroïne.
Craintes
Ces résultats sont assezinquiétants car des personnes pourraient être accusées à tort deconsommation de drogues simplement parce que notre environnement estcontaminé, explique The Telegraph. En 2015, un chauffeur de busbritannique avait été injustement renvoyé de son emploi aprèsavoir été contrôlé positif à un test de dépistage car ilmanipulait des billets avec des traces de cocaïne.
L’argent saisi lors desopérations anti-drogue contient souvent de la cocaïne et estensuite remis en circulation. Selon une étude de l’organisation descience forensique gouvernementale britannique Forensic ScienceService, chaque billet de banque en Grande-Bretagne est contaminépar des drogues de classe A durant les deux semaines suivant sonentrée en circulation. Les anciens billets de banque en coton sontconnus pour agglutiner les substances, raison pour laquelle la Banqued’Angleterre est en train de passer aux billets en plastique.
Contaminant environnemental très courant
Les services d’inspectionpotable britanniques ont également averti que la forme métaboliséede cocaïne, le benzoylecgonine, est présente dans l’eau du robinetet que des traces de drogues étaient régulièrement détectéesdans les bâtiments publics.Dans les rivières aussi, on retrouve de la cocaïne. Chaque jour, environ 80.000 lignes de coke sont déversées dans la Tamise via le réseau d’égouts. Dans le fleuve Pô en Italie, la quantité de cocaïne serait double.
Ces dernièresannées, au Royaume-Uni, on a constaté des traces de consommation decocaïne à la Cathédrale Saint-Paul, au Parlement et à labibliothèque bodléienne de l’Université d’Oxford. « Croyez-le ou non,la cocaïne est un contaminant environnemental très courant. Il estbien connu qu’elle est présente sur 80% des billets de banque.Nous avons été surpris de détecter cette drogue sur un si grandnombre d’échantillons d’empreintes digitales », a expliqué leDr Melanie Bailey, maître de conférence en analyse médico-légaleà l’Université de Surrey.
Bailey a en outre indiquéque les tests permettaient de différencier les personnes qui avaientrécolté sur elles des traces de cocaïne des utilisateurs de ladrogue. « Il est évidentque ces tests des empreintes digitales constituent l’avenir dudépistage des drogues », a déclaré Mahado Ismail, auteurprincipal de l’étude. « Ces tests ont de nombreux avantages:ils sont non invasifs, faciles à collecter et permettentd’identifier le donneur en utilisant l’échantillon. »