Une nouvelle technique prometteuse a été testée pour détruire les PFAS, ces « polluants éternels »

Les pollutions aux PFAS vont bien au-delà de notre petite Wallonie. Partout à travers le monde, des chercheurs tentent de trouver la meilleure technique pour désagréger ces produits chimiques qui ont été conçus pour être indestructibles.

Les PFAS, c’est quoi ? Il s’agit d’un groupe de produits chimiques connus pour leur résistance à l’eau, à l’huile et à la chaleur. On les retrouve dans différents produits industriels et de consommation. Par exemple dans les ustensiles de cuisine antiadhésifs, les vêtements hydrofuges ou les mousses anti-incendies. Les PFAS ne se décomposent pas facilement, d’où leur qualification de « polluants éternels ». Ils persistent dans l’environnement, dans l’eau et même dans la chaîne alimentaire, se constituant dans les tissus des animaux et humains.

Les PFAS sont un danger pour la santé humaine : plusieurs études ont démontré que l’exposition aux PFAS peut être associée à des niveaux élevés de cholestérol. Ils affaiblissent aussi le système immunitaire en réduisant l’efficacité des vaccins et augmentant la vulnérabilité aux infections. Certains types de PFAS comme le PFOA, pour acide perfluorooctanoïque, ont été associés à un risque accru de certains types de cancer, comme le cancer des testicules et des reins.

Un nouvel espoir : Des chercheurs américains de l’Université de l’Ohio ont mis au point une nouvelle technique pour détruire les liaisons moléculaires des PFAS : la défluoration par ultrasons. Pour faire simple, des ondes sonores à basse fréquence créent un environnement à haute pression, explique le média américain Freethink. Cet environnement crée à son tour des points extrêmement chauds, à un peu moins de 10.000 degrés C°, ce qui brise les liaisons carbone-fluor dans les PFAS. En d’autres termes, cela agit comme une sorte de marteau-piqueur au niveau moléculaire.

L’application en condition réelle : Il reste du chemin. Il existe plusieurs techniques pour désagréger les PFAS. Mais la grande difficulté réside dans le fait de ne pas créer de sous-polluants encore plus résistants. À cet égard, les chercheurs de l’Ohio estiment que cette technique par ultrasons est efficace. On pourrait imaginer la mise en place d’un tel procédé à usage domestique, par exemple dans les appareils de filtration d’eau. Une application à plus grande échelle reste pour le moment la grande inconnue. Et il reste à voir si cette technique peut se montrer tout aussi efficace en dehors d’un laboratoire.

Les PFAS, un problème planétaire : Alors que la Wallonie est empêtrée dans une affaire de pollution aux PFAS, notamment dans l’eau du robinet de la commune de Chièvres, il s’agit d’un phénomène global. Rien qu’aux États-Unis, 3.186 sites connus étaient contaminés par des PFAS, selon les chiffres d’août dernier. Mais on retrouve des PFAS jusque dans l’Arctique. La conscientisation du danger de ces polluants éternels a pris du temps. La norme de 100 ng/l ne sera mise en place qu’en 2026, à l’échelle de l’Union européenne. Mais certains estiment déjà que ce niveau de contamination est trop important.

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