Un algorithme développé par la start-up canadienne BlueDot a identifié le coronavirus 6 jours avant que le gouvernement chinois ne le communique et 9 jours avant que l’OMS ne le signale pour la première fois.
BlueDot a utilisé un logiciel qui scanne les données en ligne. L’entreprise est spécialisée dans la surveillance des maladies infectieuses grâce aux informations qu’elle trouve sur internet.
L’entreprise scanne non seulement les informations publiées sur les forums en ligne, mais aussi les questions posées à Google. L’algorithme va beaucoup plus loin et surveille les reportages télévisés et les articles de presse, ainsi que les déclarations officielles des gouvernements et les bulletins sanitaires sur les nouvelles maladies infectieuses.
Scruter les déplacements et les voyages
L’algorithme de BlueDot combine les données relatives aux déplacements humains en analysant les ventes de billets d’avion et les itinéraires de vol. Pour cela, BlueDot collabore avec la plate-forme de données de l’ATPCO. Cette analyse permet de comprendre où les personnes infectées pourraient se rendre. Ainsi, la société avait prédit que le virus se propagerait de Wuhan à Bangkok, Séoul, Taipei et Tokyo dans les premiers temps.
L’I.A plus rapide que l’OMS
Selon la société, l‘intelligence artificielle peut être utilisée pour mieux anticiper – et prévenir – la propagation d’une épidémie, mais aussi pour développer des vaccins.
BlueDot a identifié les premiers signes d’une infection par coronavirus à Wuhan le 31 décembre. L’OMS a communiqué sur le virus pour la première fois le 9 janvier, 3 jours après la parution de rapports dans les médias chinois.
Plus puissant que Google
BlueDot a été fondé en 2014 par un ancien médecin. Le site web de l’entreprise indique ‘qu’elle s’appuie sur des données en ligne et des systèmes d’apprentissage automatique pour anticiper la propagation de maladies infectieuses dangereuses’.
Les rapports de BlueDot ne sont pas accessibles au grand public. Cependant, la start-up partage ses analyses avec les ministères de la santé, les compagnies aériennes et les hôpitaux où les patients infectés peuvent se rendre. Pas d’informations toutefois sur pourquoi les organisations n’ont pas tenu compte de cette prédiction.
Le logiciel de BlueDot a déjà été testé en 2016 afin de mieux anticiper la propagation du Zikavirus. L’entreprise peut se targuer de meilleurs résultats qu’un algorithme développé par Google en 2013. À l’époque, Google avait dû fermer son programme qui suivait les tendances de la grippe, après avoir sous-estimé de 140 % la gravité d’une épidémie de grippe.