Alors qu’ils sont de plus en plus nombreux à craindre une hausse des taux de 75 points de base, d’autres estiment que seule une augmentation de 100 points de base permettra de freiner la course de l’inflation dont souffre l’économie américaine.
Cette semaine, la Réserve fédérale américaine annoncera une nouvelle hausse des taux d’intérêt. Il était encore récemment question d’une augmentation de 50 points de base, mais les chiffres de mai sur l’inflation laissent penser que la Fed pourrait sortir l’artillerie lourde pour la freiner. Pour Jeremy Siegel, professeur à Wharton, le plan de base de la Fed serait en effet insuffisant.
« Si [Powell, le président de la Fed] ne fait que 50 [points de base], je pense qu’il va y avoir une grosse déception. Les marchés diront alors qu’il n’a pas le contrôle, qu’il ne va pas assez vite », a-t-il indiqué.
« Un médicament pour arrêter l’inflation »
Seule une augmentation des taux de 100 points de base permettra de freiner l’inflation, elle agira comme « un médicament », a déclaré le professeur à CNBC. Il estime que la Fed doit agir plus durement, car il est déjà trop tard et elle le sait.
Poursuivant sa métaphore, il a expliqué que lorsque vous êtes malade, « [vous] devez prendre vos médicaments maintenant pour guérir. Si vous trainez, vous devrez prendre plus de médicaments plus tard ». Il estime en effet que la Fed a pris trop de temps avant de réagir face à l’inflation grandissante et que maintenant, elle doit appliquer une mesure forte pour la contrer.
Le professeur Siegel pense que la Fed pourrait très bien justifier une hausse de 100 points de base puisque, in fine, c’est ce vers quoi on se tourne déjà. Une première hausse de 50 points de base est en effet attendue cette semaine, mais également en juillet. Ainsi, en deux mois, la Fed aura revu les taux d’intérêt de 100 points de base à la hausse.
Boomerang
Mais attention à l’effet de boomerang. Si la Fed décide effectivement d’augmenter les taux de 100 points de base, elle devra s’abstenir de nouvelles mesures sur le court terme, car cela pourrait faire plus de mal que de bien à l’économie et provoquer une grave récession.