Une bombe à retardement? « Le risque d’inondation n’est pas suffisamment pris en compte dans le prix des maisons »

Une mauvaise compréhension des risques d’inondation pour les habitations peut conduire à des surévaluations massives qui, tôt ou tard, risquent d’entraîner un brusque choc à la baisse des prix. C’est sur quoi met en garde une étude de la banque néerlandaise ABN Amro.

Les cartes des risques et dangers d’inondation, un élément obligatoire chez le notaire, ne sont généralement pas une priorité lors de l’achat d’une propriété. Mais ils sont susceptibles de gagner en importance à mesure que le changement climatique accroît le risque d’inondation.

Les risques d’inondation font-ils déjà baisser le prix de certains logements ? Le département de recherche de la banque néerlandaise ABN Amro a rencontré de nombreuses difficultés statistiques, mais sa réponse préliminaire pour le marché néerlandais est : non. Quelques comparaisons entre maisons montrent que les risques d’inondation actuels ne sont, au mieux, que partiellement pris en compte dans la valeur des maisons.

« Si l’on ne considère que les maisons présentant des probabilités d’inondation différentes au sein d’un même quartier, nous ne constatons pas que les risques d’inondation sont pris en compte dans le marché du logement », écrivent les économistes d’ABN. L’aveuglement face aux risques a plusieurs effets :

  • Le propriétaire surestime la valeur de son bien.
  • L’acheteur paie trop cher.
  • La banque qui accorde le prêt hypothécaire possède moins de garanties que prévu.
  • L’investisseur qui possède des titres immobiliers reconditionnés doit tenir compte d’une réduction de valeur.
  • Si les logements s’avèrent être massivement surévalués, la stabilité de l’ensemble du système financier en souffrira.

BCE

Mais que se passe-t-il si la prise de conscience des risques augmente, par exemple à la suite d’une catastrophe de grande ampleur comme celle qui s’est produite l’année dernière en Wallonie ? Les prix pourraient alors chuter dans un choc soudain, prévient ABN Amro. « On ignore actuellement si et comment cela affectera la résilience financière du client, de la banque et de l’économie. »

Même la Banque centrale européenne devra garder un œil sur les cartes d’inondation. « Savoir comment les risques physiques du changement climatique, tels que les probabilités d’inondation, peuvent affecter la stabilité financière des banques et donc le système financier fera partie des exigences réglementaires de la BCE à l’avenir. »

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