Un sommet européen tendu est en cours, avec l’Allemagne et la France sous pression

Le Premier ministre Alexander De Croo se prépare à un sommet intéressant mais tendu aujourd’hui et demain. Les Verts font peut-être partie de la coalition en Allemagne, mais au sein de l’UE, ce sont ces mêmes allemands qui menacent de bouleverser toute la politique de transition en Europe.

  • En effet, l’une des pièces maîtresses du « Green Deal », l’ambitieux plan climatique de l’UE, était la décision d’interdire tous les nouveaux moteurs thermique dans l’UE d’ici à 2035. Mais le gouvernement allemand, sous la pression de son puissant secteur automobile, est en train de revenir sur cette décision. La consternation règne à la Commission, au Parlement européen et dans la plupart des pays de l’UE. Jusque-là, Seules l’Italie, la Pologne et la Bulgarie s’y opposaient.
  • Les libéraux du gouvernement allemand ont appuyé sur l’accélérateur et le chancelier Olaf Scholz semble une fois de plus incapable de mettre de l’ordre au sein de son gouvernement. Résultat : le chaos au niveau européen, où le « Green Deal » prendrait un sérieux coup si cette pierre angulaire venait à tomber.
    • L’Allemagne aimerait trouver une porte de sortie via une exemption sur les e-fuels, des carburants synthétiques créés à partir d’hydrogène et de CO2. De quoi sauver le moteur thermique, mais aussi de reporter la transition énergétique.

Macron face à la France

  • Dans le même temps, Emmanuel Macron est confronté à d’importantes manifestations contre sa réforme des retraites. Une vague d’agitations dure depuis des semaines : les ordures ne sont pas ramassées, les stations services sont sous-alimentées et son discours d’hier a pour beaucoup d’observateurs remis de l’huile sur le feu. Cela nuit forcément à l’attention portée par la France au niveau européen.
  • Il reste pourtant beaucoup de question à régler : le pacte sur les migrations, qui pourrait répondre à la crise actuelle de l’asile en Belgique au niveau européen, n’a toujours pas été annulé.
  • L’UE n’a pas non plus apporté de réponse cohérente aux mesures protectionnistes prises par les États-Unis dans le cadre de la loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act).
    • En simplifiant, les gros États ne veulent pas d’un énième plan de soutien. Et les petits États ne souhaitent pas voir les conditions des aides publiques trop allégées, ce qui profiterait surtout aux gros États qui en ont les moyens. Bref, c’est l’impasse.
  • De plus, l’achat de gaz groupé au niveau européen, plutôt que par État membre, n’a toujours pas vu le jour : ce serait pourtant une méthode pour stabiliser les prix. Mais l’Allemagne n’est toujours pas disposée à coopérer sur ce point.
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