Arrivé sur la planète rouge en février dernier, le rover Perseverance de la NASA a, jusqu’ici, surtout testé ses capacités motrices. Ses essais ayant été concluants, il se prépare à effectuer une mission de grande importance: collecter de la roche martienne.
L’opération va débuter d’ici deux semaines. Pour ce faire, le rover va se diriger à l’intérieur du cratère Jezero, dans un endroit appelé « Cratered Floor Fractured Rough » (sol de cratère rugueux fracturé). D’une surface d’environ 4 km², cette zone pourrait contenir les couches les plus profondes et les plus anciennes de la roche exposée de du cratère, estime la NASA.
Perseverance commencera sa tâche en analysant une petite parcelle de roche de couleur claire sur le site d’exploration. Si les scientifiques estiment qu’elle présente un plus grand intérêt, le rover forera alors un petit échantillon de la roche, « de la taille d’un morceau de craie ».
Une fois prélevé, cet échantillon sera analysé plus en profondeur, d’abord depuis Mars. Ensuite, la roche sera stockée dans un conteneur spécial du rover, en vue d’être récupérée par une autre mission plus tard. Celle-ci la ramènera ensuite sur Terre. Pour la toute première fois, un morceau de Mars arrivera donc sur notre planète. Une fois dans les locaux de la NASA, l’échantillon pourra évidemment être examiné avec une précision encore plus grande.
Une preuve de vie ?
Les scientifiques croient savoir que Jezero, le cratère dans lequel Persverance prélèvera de la roche, abritait un profond lac il y a 3,5 milliards d’années.. Ils pensent qu’il s’est rempli et vidé de nombreuses fois et qu’il aurait pu réunir les conditions nécessaires à la vie. Potentiellement, des fragments issus de cette zone pourraient donc permettre aux scientifiques d’y dénicher des traces de vie ancienne. Mais ce ne sera pas pour tout de suite.
« Tous les échantillons collectés par Perseverance ne seront pas prélevés dans le but de rechercher une vie ancienne, et nous ne nous attendons pas à ce que ce premier échantillon fournisse une preuve définitive dans un sens ou dans l’autre », a déclaré Ken Farley, scientifique du projet Persévérance. « Bien que les roches situées dans cette unité géologique ne soient pas d’excellentes capsules temporelles pour les matières organiques, nous pensons qu’elles sont présentes depuis la formation du cratère Jezero et qu’elles sont incroyablement précieuses pour combler les lacunes dans notre compréhension géologique de cette région – des choses que nous aurons désespérément besoin de savoir si nous trouvons que la vie a un jour existé sur Mars. »
Si ce premier échantillon ne permettra donc probablement pas de déterminer si Mars a abrité de la vie, son analyse devrait donner de précieux renseignements sur la composition chimique et minérale des roches de ce cratère. Les prélèvements permettront de savoir si elles sont volcaniques ou sédimentaires.
« À l’aube d’une nouvelle ère de la science »
Thomas Zurbuchen, administrateur pour les sciences à la NASA, a comparé cette mission au prélèvement du premier échantillon de la mer de la Tranquillité, sur la Lune, effectué par Neil Armstrong en 1969.
« Il a entamé un processus qui allait réécrire ce que l’humanité savait de la Lune. Je suis convaincu que le premier échantillon prélevé par Persévérance dans le cratère Jezero, et ceux qui suivront, en feront de même pour Mars. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère de la science et de la découverte planétaires », a-t-il déclaré.
En plus de la recherche de potentiels signes de vie et de la caractérisation de la géologie de Mars, les autres grands objectifs de Perseverance consistent en la détermination du climat (passé et actuel) de la planète rouge, ainsi qu’en la collecte de données en vue des premiers voyages humains vers celle-ci.
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