Selon Business Insider, des chercheurs de l’Université d’Harvard et du prestigieux MIT sont en train d’élaborer un masque qui deviendrait fluo au contact du nouveau coronavirus. Une méthode qui pourrait s’avérer bien plus simple et rapide que celles utilisées actuellement.
Alors que les tests de dépistage du virus sont primordiaux pour contrôler sa propagation, Harvard et le MIT sont en train de mettre au point un accessoire révolutionnaire pour lutter contre la pandémie.
Selon le site de Business Insider, l’équipe du chercheur Jim Collins du MIT est train d’élaborer un masque qui détecte la présence du virus dans la salive lorsqu’une personne respire, tousse ou éternue. Si elle y parvient, ce serait une véritable révolution dans les méthodes de dépistage du Covid-19. Le masque pourrait par exemple se substituer à la prise de la température, une méthode qui n’est pas fiable à 100% et qui ne détecte que l’un des symptômes de la maladie.
‘Lorsque nous rouvrirons nos voies de communication, il pourrait être utiles dans les aéroports, aux contrôles de sécurité et lorsque nous attendons de prendre l’avion’, explique Jim Collins. ‘Vous ou moi pourrions l’utiliser sur le chemin du travail. Les hôpitaux pourraient l’utiliser aussi pour les patients qui arrivent ou qui attendent dans la salle d’attente, afin d’effectuer un dépistage préalable des personnes infectées.’ De quoi réduire considérablement les risques de propagation.
Un substitut aux tests?
Les chercheurs vont même plus loin et avancent qu’un tel masque pourrait diagnostiquer les patients sur place, sans avoir à envoyer des échantillons à un laboratoire. Un gain de temps considérable, et précieux. Les tests de dépistage sont compliqués, nécessitent l’acquisition des réactifs suffisants et ne sont pas toujours fiables. Il y a deux jours, un test vanté par le président américain Donald Trump s’est avéré produire jusqu’à 48% de faux négatifs. Et chez nous, s’il faut normalement entre 24 et 48 heures pour obtenir les résultats, un test Covid-19 prend parfois plusieurs jours à cause de retards successifs.
Ici, l’équipe du MIT avance vite et espère que son concept sera fonctionnel dans les prochaines semaines: ‘Une fois que nous en serons à ce stade, il s’agira de mettre en place des essais avec des personnes susceptibles d’être infectées, pour voir si cela fonctionne dans le monde réel’, indique Jim Collins. Il faudra donc encore s’armer de patience, mais le masque semble prometteur. Et la technologie a déjà fait ses preuves.
On la doit en effet aux avancées déjà réalisées lors de précédentes épidémies. Depuis 2014, le laboratoire au MIT de Jim Collins a commencé à mettre au point des capteurs détectant la présence du virus Ebola, quand celui-ci est lyophilisé sur du papier. Ils ont ensuite adapté cette technologie en 2016 pour le virus Zika qui entraînait surtout un risque de malformations congénitales chez les fœtus.
Les capteurs ont en outre déjà été testés en 2018 sur les virus du SRAS (un autre coronavirus), la rougeole, la grippe, l’hépatite C, le virus du Nil occidental et d’autres maladies. ‘Nous avons d’abord fait cela sur papier pour créer des diagnostics peu coûteux. Nous avons montré que cela pouvait fonctionner sur le plastique, le quartz, ainsi que sur les tissus’, explique le chercheur.
Une à trois heures d’attente
Pour les curieux, le principe du masque semble assez simple: les capteurs doivent détecter de l’humidité (salive, respiration) et la séquence génétique du virus. Or le génome du Covid-19 a déjà été séquencé en janvier par un laboratoire de Shanghai. Lorsque les capteurs identifient un segment de cette séquence, ils deviennent fluorescents dans un délai d’une à trois heures.
N’imaginez toutefois pas votre masque devenir magiquement fluo d’un instant à l’autre. Cette lumière est en réalité invisible à l’œil nu, il faut utiliser un ‘fluorimètre’ pour détecter le signal fluorescent sur le masque. Ce genre d’appareil coûte ‘environ un dollar’ selon Jim Collins.
Des capteurs donc a priori accessibles, mais aussi très précis: ils sont également capables de détecter différents types de virus, comme ils l’ont déjà prouvé avec Zika. Le laboratoire espère maintenant commencer à fabriquer ces masques pour le public dès la fin de l’été.
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