L’UE veut finalement limiter les importations de GNL russe

L’Union européenne (UE) souhaite permettre aux États membres d’interdire les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe sans introduire de nouvelles sanctions.

Pourquoi est-ce important ?

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, l'UE cherche à réduire l'indépendance énergétique de la Russie. Si les importations de pétrole, de produits pétroliers et de gaz naturel par oléoduc ont déjà été considérablement réduites, le gaz naturel liquéfié (GNL) reste une question épineuse.

Dans l’actu : les ministres européens de l’Énergie veulent permettre aux États membres d’empêcher les exportateurs russes de réserver des capacités d’infrastructure pour le GNL. C’est ce que rapporte Bloomberg, qui a pu avoir accès à des documents.

  • Il n’existe actuellement aucun mécanisme permettant de limiter les importations de GNL. Bien que les importations par gazoduc aient fortement diminué, l’UE importe plus de GNL russe que jamais. Petite note : la quantité totale de gaz naturel qu’elle importe a fortement diminué.
  • La nouvelle mesure devrait permettre aux pays de réduire les importations de GNL russe, sans avoir à introduire de nouvelles sanctions européennes. Toutefois, les États membres devront encore consulter les autres pays de l’UE et la Commission européenne.
  • La proposition sera examinée aujourd’hui lors d’une réunion des ministres de l’Énergie. Le Parlement européen devra ensuite l’approuver.

Pas d’embargo, comme pour le pétrole

À noter : De nombreux pays de l’UE réclament depuis longtemps des mesures visant à limiter les importations de GNL russe.

  • Kadri Simson, commissaire européenne chargée de l’Énergie, a demandé au début du mois de mars l’arrêt des importations de GNL russe. Elle souhaite également que les entreprises ne renouvellent pas leurs contrats à long terme après l’expiration des contrats en cours.
  • L’Espagne, premier importateur de GNL russe en Europe, a également demandé aux entreprises de ne pas signer de nouveaux contrats.
  • Jusqu’à présent, aucune mesure européenne n’a été prise pour mettre un terme aux importations de GNL. Pour le pétrole, en revanche, il y en a. L’UE a mis en place un embargo sur le pétrole brut en décembre dernier et un embargo sur les produits pétroliers en février.
  • En revanche, il existe un plafond de prix européen pour le gaz naturel. En décembre dernier, il a été fixé à 180 euros par mégawattheure (MWh). Il est intéressant de noter que depuis l’introduction de ce plafond, le prix du gaz naturel n’a jamais approché les 180 euros par MWh. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le prix TTF, le prix de référence dans notre région, est de 41,41 euros par MWh.

(CP)

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