L’Union européenne souhaite s’éloigner des combustibles fossiles russes, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Au mois de septembre, elle en est restée le plus grand importateur.
C’est ce qui ressort d’un rapport du Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA), une société de recherches finlandaise. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, l’UE a déjà importé pour 100 milliards d’euros de combustibles fossiles russes. Aujourd’hui, l’Union paie encore chaque jour environ 260 millions d’euros pour le pétrole et le gaz en provenance du pays.
Pourtant, l’UE se débarrasse de plus en plus de sa dépendance à l’énergie russe. En effet, les importations de pétrole et de gaz en provenance de la Russie commencent à baisser petit à petit. En septembre, elle a importé quelque 14% d’énergie russe en moins qu’au mois d’août. Comparé au mois de mars, il s’agit même d’une baisse de 50 pour cent, indique le rapport de CREA.
Nord Stream 1
L’un des principaux facteurs de cette récente baisse est l’arrêt et le sabotage de l’important gazoduc Nord Stream 1. Le pipeline servait auparavant à transporter des quantités massives de gaz vers l’Allemagne. Les chiffres de l’CREA montrent que les importations allemandes de gaz en provenance de Russie sont désormais pratiquement inexistantes.
Et c’est une baisse considérable : la première économie d’Europe importait encore plus de la moitié de ses approvisionnements depuis Moscou, avant la guerre. Ce gaz n’était cependant pas seulement utilisé à l’intérieur du pays. L’Allemagne réexportait aussi une grande quantité de gaz naturel russe vers d’autres pays d’Europe.
Pétrole et charbon
Mais il n’y a pas que les livraisons de gaz naturel qui commencent à s’amenuiser. Depuis le début de la guerre, l’UE a déjà réduit ses importations de pétrole en provenance de Russie de quelque 60%. L’Europe du Nord prend les devants : les pays de la région importent désormais environ 200.000 barils par jour, soit un cinquième de la quantité enregistrée avant la guerre.
En décembre, un embargo sur le brut russe importé par voie maritime entrera en vigueur dans l’Union européenne. À partir de février, les produits pétroliers seront également interdits. L’UE importe actuellement l’équivalent de deux millions de barils de pétrole par jour et d’un million de barils de produits pétroliers, selon Reuters.
En août dernier, l’UE a décidé que les États membres ne pourraient plus importer de charbon russe. Selon Deutsche Welle, l’UE importait approximativement 70% de son charbon depuis la Russie, avant la guerre. L’Allemagne et la Pologne étaient particulièrement dépendantes.
(CP)