Uber en pleine diversification : après les VTC, les vélos et les trottinettes électriques

Selon le CEO d’Uber, Dara Khosrowshahi, la firme de location de voitures avec chauffeur (VTC) doit étendre ses activités aux vélos et trottinettes électriques sur les trajets plus courts, dans le cadre de sa stratégie à long terme. Il estime que même si ces modes de transport individuels privent de revenus les chauffeurs de la firme, il seront plus adaptés aux déplacements dans les centres-villes.

Le CEO d’Uber, Dara Khosrowshahi, admet que cette décision coûtera cher à la firme, qui a réalisé 4,5 milliards de dollars de pertes en 2017. Mais selon lui, il s’agit d’une véritable nécessité si elle veut atteindre ses objectifs à long terme. « Aux heures de pointe, il est très inefficace qu’un monceau de métal d’une tonne prenne une personne pour l’emmener 10 blocs plus loin », a-t-il récemment déclaré au cours d’une interview donnée au Financial Times.

Jump, Lime, et les autres

Depuis février, Uber a intégré des vélos électriques à son application, et en avril, l’entreprise a racheté la plateforme de partage de vélos Jump pour près de 200 millions de dollars (environ 171 millions d’euros). Celle-ci opère dans 8 villes américaines, dont New York, Washington et Denver. Elle s’apprête également à débuter ses activités à Berlin.

Plus récemment, Uber a conclu des accords avec Lime, une plate-forme de location de trottinettes électriques qui connaît un succès fulgurant aux Etats-Unis. Lime est déjà présente à Zurich, Francfort, Berlin et Paris, et veut étendre ses activités dans une vingtaine de villes européennes d’ici la fin de cette année.

Elle a également signé avec Masabi, une application basée à Londres spécialisée dans l’achat de billets électroniques pour les transports publics, ou encore Getaround, une startup spécialisée dans la location et le partage de voitures.

Toyota à la rescousse de la division des véhicules autonomes

Par ailleurs, on a aussi appris que Toyota devrait prendre une participation de 500 millions de dollars (environ 427 millions d’euros) dans Uber. Cet investissement devrait permettre aux deux sociétés de travailler conjointement au développement de véhicules autonomes.

Récemment, une rumeur faisait état de l’intention de Dara Khosrowshahi de réduire les activités liées au développement de véhicules autonomes. Depuis un accident qui a coûté la vie à une piétonne dans la ville de Tempe en Arizona l’année dernière, Uber avait annoncé qu’elle suspendait tous ses essais de voitures autonomes. Au début de ce mois, on avait également appris que la firme avait pris la décision de fermer l’unité de sa division Uber Advanced Technologies Group qui se consacrait au développement de camions à conduite autonome.

Mais l’investissement de Toyota pourrait marquer un tournant, et donner une nouvelle impulsion à Uber en lui permettant de réduire ses coûts de développement et les pertes subies par sa division de conduite autonome. Concrètement, ce partenariat devrait aboutir à intégrer la technologie de conduite autonome d’Uber dans les mini-fourgonnettes Toyota Sienna, destinées à être utilisées dans le réseau des VTC de l’application. Ultérieurement, ces véhicules pourront aussi être proposés à la vente pour d’autres firmes, qui pourront les exploiter.

Faire d’Uber une plate-forme incontournable dans le transport urbain

Depuis son arrivée à la tête de la firme, l’année dernière, Khosrowshahi n’a eu de cesse de diversifier les activités d’Uber avec une idée en tête : rendre la plate-forme de transport incontournable dans les villes du monde.

Mais le principal concurrent d’Uber, Lyft, est sur ses talons et semble avoir décidé de reprendre cette stratégie à son compte. De son côté, il vient de racheter Motivate, un service de vélos en libre-service proposé dans plusieurs grandes villes américaines. Les deux sociétés se font concurrence pour obtenir le marché des trottinettes électriques dans la ville de San Francisco, rapporte le journal Les Echos.

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