Décidément, pas une semaine sans nouvelle polémique chez Twitter, depuis le rachat par Elon Musk. La dernière en date ? La transformation de bureaux en chambres de fortune, à San Francisco.
Nouvelle enquête chez Twitter : Elon Musk a transformé des bureaux en chambres de fortune pour les employés fatigués
Pourquoi est-ce important ?
Devenu propriétaire de Twitter fin octobre, Elon Musk essuie de nombreuses critiques. Après avoir licencié des milliers d'employés, il y a eu les problèmes découlant de sa volonté de changer le système des comptes certifiés. Sans oublier ses velléités d'instaurer une politique de modération beaucoup plus laxiste, qui risque, selon certains observateurs, de mener à de graves dérives. En outre, il apparaît que les employés restés en poste doivent travailler à une cadence infernale.Dans l’actu : la ville de San Francisco ouvre une enquête sur Twitter.
- Le département d’inspection des bâtiments de San Francisco a ouvert une enquête autour de Twitter, d’après le rédacteur en chef de la station radio publique locale KQED.
- Il apparaît qu’Elon Musk y a transformé certains bureaux en chambres pour ses employés.
Le détail : « Personne n’est au-dessus des lois »
- « Nous devons nous assurer que le bâtiment est utilisé comme prévu », a déclaré Patrick Hannan, porte-parole du département en question, dans des propos rapportés par le Washington Post. « Il existe différentes exigences du code du bâtiment pour les bâtiments résidentiels, y compris ceux utilisés pour les séjours de courte durée. Ces codes garantissent que les gens utilisent les espaces en toute sécurité. »
- « Personne n’est au-dessus de la loi », a-t-il ajouté.
Musk confirme et s’insurge
Les explications : une plainte envoyée.
- Cette affaire a débuté lundi, lorsque Forbes a annoncé que les employés franciscanais de Twitter avaient constaté que de petits dortoirs avaient été aménagés dans leurs locaux.
- « Des chambres modestes dotées de matelas défaits, de rideaux ternes et de moniteurs de téléprésence géants dans la salle de conférence », a détaillé le journal.
- Si elles ne semblent pas attrayantes, elles auraient toutefois l’air « confortables ».
- Il y en aurait entre quatre et huit par étage.
- Selon les sources contactées par Forbes, les employés n’ont reçu aucune information relative à ces chambres de fortune. Ils en ont donc conclu qu’elles avaient été préparées pour que les employés puissent passer la nuit au bureau, afin de répondre aux exigences de travail « hardcore » demandées par Musk.
- « Les gens travaillent déjà tard le soir, c’est donc logique dans une certaine mesure », a commenté un employé.
- La plainte déposée auprès du département compétent de la ville de San Francisco a été envoyée peu après la publication de l’article.
- Visiblement, les informations de Forbes sont bonnes, puisque Musk les a lui-même confirmées sur Twitter. Il n’y voit aucun mal.
- « Ainsi, la ville de San Francisco attaque les entreprises fournissant des lits aux employés fatigués au lieu de s’assurer que les enfants sont à l’abri du fentanyl. Où sont vos priorités ? », s’est-il indigné, interpellant la maire de la ville.
Le contexte : Musk, ultra-exigeant, pour ne pas dire trop.
- Elon Musk était déjà connu pour être très exigeant envers ses employés, tant chez Tesla que SpaceX. Il n’a pas changé sa façon de faire lors de son arrivée chez Twitter.
- Par le passé, il a d’ailleurs déclaré avoir lui-même dormi dans les bureaux de Tesla à plusieurs reprises.
- Dans les semaines qui ont suivi son arrivée à la tête de Twitter, il a licencié environ la moitié des employés. D’autres sont partis de leur propre chef, notamment parce que leur nouveau patron leur a annoncé qu’ils allaient devoir mettre les bouchées doubles. Un rythme de travail infernal que certains ne souhaitaient pas suivre.
- Début novembre, une photo de la cheffe de produit de Twitter était apparue sur le réseau social. On l’y voyait dormir dans un sac de couchage, par terre, dans ce qui semblait être une salle de réunion.
- « Quand votre équipe travaille 24 heures sur 24 pour respecter les délais, parfois vous dormez où vous travaillez », avait-elle écrit.
- Elle avait ensuite expliqué que ce n’était pas une blague et qu’il était parfois nécessaire de faire des sacrifices pour le bien de son entreprise et de son équipe.
- « J’aime ma famille et je suis reconnaissant qu’ils comprennent qu’il y a des moments où je dois me mettre en surmenage pour aller au charbon afin de livrer des résultats », avait-elle conclu.