Donald Trump a déclaré samedi qu’il avait demandé à ses autorités sanitaires de ralentir le rythme du dépistage du coronavirus parce que cela provoquait une augmentation du nombre de cas détectés aux Etats-Unis, le pays le plus endeuillé du monde par la pandémie.
Sans expliciter s’il était sérieux, le président américain a affirmé à sa foule de partisans réunis à Tulsa, dans l’Oklahoma que le dépistage était « une arme à double tranchant ». « Voilà le mauvais côté: quand on fait ce volume de dépistage, on trouve plus de gens, on trouve plus de cas », a-t-il poursuivi lors de ce premier meeting organisé pendant la pandémie aux Etats-Unis. « Alors j’ai dit +Ralentissez le dépistage+. Ils font des tests, et des tests… », a ajouté Donald Trump, dont la gestion de la crise sanitaire aux Etats-Unis est largement critiquée.
Devant une salle où peu de ses partisans portaient des masques de protection, il a vigoureusement défendu ses décisions face au Covid-19, qu’il a de nouveau qualifié de « virus chinois ».
« J’ai sauvé des centaines de milliers de vies, mais personne ne salue jamais notre travail », a-t-il lancé.
Blague raciste
Six membres de l’équipe de campagne Trump ont été testés positifs au Covid-19 et placés en quarantaine quelques heures avant ce rassemblement. Jusqu’à présent relativement épargné, l’Oklahoma connaît en ce moment une forte poussée des cas détectés. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché par le nouveau coronavirus avec plus de 2,2 millions de cas et près de 120.000 morts, pour près de 330 millions d’habitants.
A un autre moment du rassemblement, qui a attiré une foule plus petite que prévu, il a déclaré que le Covid-19 avait plus de noms que toute autre maladie: ‘Je peux le nommer Kung Flu’, a-t-il dit en utilisant un jeu de mots raciste sur l’art martial chinois, ‘je peux en nommer 19 versions différentes’.
‘Pleine forme’
Tentant de retrouver le ton des meetings qui ont un joué un rôle central dans sa victoire-surprise de 2016, le président américain de 74 ans a assuré qu’il était, contrairement à son adversaire de 77 ans, en pleine forme physique.
« S’il y a un problème, je vous le dirai », a-t-il lancé, revenant longuement sur une cérémonie à la prestigieuse académie militaire de West Point, au cours de laquelle il avait semblé donner des signes de fatigue.
« Il y a quelque chose qui ne va pas concernant (Joe) Biden, ça je peux vous le dire », a-t-il ajouté.
Malgré sa campagne mise en sourdine par le confinement, l’ancien vice-président de Barack Obama a récemment pris le large dans les sondages devant Donald Trump.
Procureur fédéral limogé
Dans le même temps, le gouvernement Trump a limogé samedi un procureur fédéral de Manhattan qui enquêtait sur des proches du président américain et refusait de démissionner. Cette décision a provoqué l’indignation des démocrates.
Procureur fédéral de Manhattan depuis 2018, nommé par le gouvernement Trump, Geoffrey Berman avait notamment supervisé la mise en accusation de Michael Cohen, ex-avocat personnel du milliardaire new-yorkais.
Tombée tard vendredi soir, l’annonce surprise de sa démission par le ministre américain de la justice avait provoqué une levée de boucliers chez les critiques de Donald Trump, mais aussi le malaise chez certains de ses alliés. Peu après, Geoffrey Berman avait déclaré n’avoir « aucune intention » de quitter son poste et n’avoir appris son départ qu’avec le communiqué du ministre William Barr. « Je n’ai pas démissionné », avait-il souligné.
« Parce que vous avez déclaré que vous n’aviez aucune intention de démissionner, j’ai demandé au président de vous renvoyer dès aujourd’hui, et il l’a fait », lui a répondu le ministre dans une lettre, samedi. « C’est la responsabilité du ministre de la justice Barr », a répondu peu après Donald Trump.
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