Principaux renseignements
- L’administration Trump exhorte les alliés de l’Indo-Pacifique à augmenter leurs dépenses militaires. Cela est dû aux menaces de la Chine.
- Les alliés sont confrontés à des contraintes économiques, au vieillissement de la population et à la volatilité des marchés obligataires. Ces facteurs rendent difficile de répondre à ces demandes.
- Une approche nuancée est nécessaire. Elle est nécessaire pour assurer une répartition équitable des charges. En même temps, il faut investir dans les capacités conjointes et la coopération opérationnelle.
L’administration Trump pousse ses alliés indo-pacifiques — Taïwan, Singapour, Corée du Sud, Australie, Japon et Philippines — à augmenter fortement leurs dépenses militaires. Cette pression vise à contrer la Chine et la Corée du Nord, mais se heurte à des contraintes économiques et politiques. Bien que ces pays aient déjà investi 55 milliards en dix ans, Washington estime que ce n’est pas assez. Toutefois, le vieillissement de la population, les déficits publics et l’instabilité financière freinent toute hausse.
Le Japon renforce ses capacités de défense, la Corée du Sud mise sur ses systèmes antimissiles, l’Australie investit dans des sous-marins nucléaires via AUKUS et Taïwan privilégie la défense côtière. Les Philippines restent limitées par leur faible budget et dépendent de l’aide américaine, tandis que Singapour maintient un dispositif robuste. Malgré tout, l’appel américain à dépenser davantage suscite des doutes, car les marges budgétaires sont étroites.
Une alliance fragilisée par l’approche de Trump
Les États-Unis ont toujours compté sur leurs alliés pour la stabilité régionale, mais Trump adopte une logique transactionnelle et exige plus de contributions financières. Cela crée des tensions et fait craindre un retrait partiel des troupes américaines.
Les droits de douane imposés à des alliés comme l’Australie ou le Japon compliquent encore les relations. La Chine en profite pour améliorer ses liens commerciaux avec le Japon et l’Inde. Militairement, la région Indo-Pacifique est confrontée à des menaces complexes telles que la stratégie A2/AD de la Chine, visant à bloquer l’accès ennemi à des zones stratégiques, et aux capacités cybernétiques de la Corée du Nord. Les alliés doivent renforcer l’interopérabilité et les exercices conjoints, mais la coordination reste faible. La Quadrilatérale (le forum de sécurité réunissant les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie) peine à s’aligner, loin de la cohésion de l’OTAN.
Faiblesses de la région
La région manque de systèmes de défense aérienne, de sous-marins et de capacités de surveillance. Répondre aux exigences américaines demanderait des investissements massifs, souvent au détriment des dépenses sociales ou au prix d’une hausse de la dette — deux options politiquement sensibles.
La stabilité de la région repose sur l’équilibre entre défense et économie. L’approche de Trump, trop centrée sur l’argent, menace la cohésion des alliances. Face à la montée en puissance de Pékin et Pyongyang, seule une stratégie partagée et durable peut garantir la sécurité régionale.
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