On ne compte plus le nombre de ministres ou de personnalités haut placées qui ont quitté prématurément l’administration Trump. Le ministre de la Justice, Bill Barr, est le dernier en date, mais son départ est moins abrupt que les précédentes sorties.
William – Bill – Barr a annoncé dans une lettre au président Donald Trump qu’il démissionnera de son poste le 23 décembre prochain. Son départ était dans l’air après sa déclaration, au début du mois, qui confirmait qu’il n’avait aucune preuve de fraude à grande échelle au cours de l’élection présidentielle américaine. Ce faisant, il s’opposait frontalement à la thèse défendue semaine après semaine par le président Trump sur les réseaux sociaux, malgré les nombreux revers judiciaires.
Vendredi dernier, la Cour suprême des États-Unis a encore rejeté une nouvelle tentative désespérée de la part du républicain.
- Malgré 55 revers juridiques, Trump lance une ultime offensive avec l’aide de 18 États (républicains)
‘Bonnes relations’
Il est à souligner que Barr ne s’est pas fait virer, mais bien qu’il a démissionné. Et pas avec effet immédiat, mais après la conclusion de ses dossiers les plus importants encore en cours. Autre différence avec de précédentes sorties, comme le débarquement brutal du ministre de la Défense Mark Esper par Trump: cette fois, le ton du président s’est fait particulièrement doux. ‘Je viens d’avoir une réunion très agréable avec Bill Barr à la Maison Blanche. Nos relations étaient très bonnes et il a fait un excellent travail’, a déclaré Donald Trump sur Twitter.
Barr était un fidèle partisan de Trump, qui l’avait engagé en tant que ministère de la Justice pour servir ses desseins personnels. Par exemple, Bill Barr a tenté de se débarrasser d’un procureur qui enquêtait sur l’avocat personnel de Trump, Rudy Giuliani. Il a également abandonné les charges contre Michael Flynn, l’ancien conseiller à la sécurité du président.
Et il est un des fidèles à avoir accompagné, en juin dernier, Donald Trump jusqu’à l’église St. Johns, près de la Maison Blanche. Pour ce faire, Bill Barr avait ordonné aux forces de l’ordre de disperser la manifestation Black Lives Matter qui bloquait la rue.
Pression politique
Pourtant, Donald Trump n’a pas manqué d’exprimer sa ‘déception’ à l’égard de Barr ces derniers jours. Entre autres choses, le président estime que le futur ex-ministre de la Justice aurait dû accélérer le traitement d’une affaire fiscale contre Hunter Biden, le fils de son rival Joe, avant les élections présidentielles.
Il semble que Bill Barr, malgré la pression persistante de Trump et sa sympathie pour ses opinions politiques, ait voulu donner, dans ses dernières semaines en tant que ministre de la Justice, la priorité à la loi sur la politique. Un retour remarquable de Barr aux principes de l’État de droit, selon plusieurs commentateurs américains.
Au total, Bill Barr n’aura été en fonction que pendant deux ans, mais durant ce court laps de temps, il aura été l’un des membres les plus visibles de l’administration Trump. En décembre 2018, il avait succédé à Jeff Sessions, lui aussi tombé en disgrâce. Celui qui avait également été ministre de la Justice de 1991 à 1993 sous George H. W. Bush sera remplacé par son adjoint Jeff Rosen, jusqu’à l’investiture du président élu Joe Biden, le 20 janvier.