Tension entre Taïwan et la Chine : Apple a choisi son camp

La firme de Cupertino demande à ses fournisseurs taïwanais de se conformer à une ancienne loi qui était jusqu’à récemment ignorée et d’étiqueter leurs produits « Made in China ». L’objectif : éviter de s’attirer les foudres de Pékin à quelques semaines du lancement de l’iPhone 14.

La visite de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants américaine, sur l’ile de Taïwan a eu de nombreuses répercussions. Furieuse, la Chine a programmé plusieurs exercices militaires à proximité de l’État insulaire qu’elle considère comme son territoire. Parmi ses représailles, Pékin a décidé de mettre des bâtons dans les roues des entreprises situées sur l’ile. C’est ainsi qu’une loi obligeant les produits fabriqués à Taïwan à présenter une étiquette indiquant que l’ile fait partie du territoire chinois est à nouveau d’application, rapporte le média Nikkei Asia.

Cette loi n’a en réalité jamais cessé d’être en vigueur, mais jusqu’à ce que les États-Unis viennent raviver les tensions entre la Chine et Taïwan, elle était largement ignorée. Dorénavant, les formulaires, documents ou cartons d’expéditions taïwanais doivent tous porter les mentions « Taïwan China » ou « Chinese Taipei ».

Et Apple semble tout particulièrement disposée à se plier aux exigences de Pékin.

Eviter à tout prix les perturbations d’approvisionnement

La firme à la pomme a en effet rappelé ses fournisseurs taïwanais à l’ordre, notamment le géant des puces TSMC, concernant cette loi. Apple a ainsi demandé à ses partenaires de mettre en place un plan d’urgence, afin de modifier les étiquettes d’expédition.

Par le passé, l’entreprise de Tim Cook s’est déjà montrée plus que conciliante pour rester dans les bonnes grâces de Pékin, il n’est donc pas surprenant qu’elle agisse de la sorte aujourd’hui. Mais il faut tout de même lui concéder que le calendrier ne joue pas en sa faveur. D’ici quelques semaines, la firme américaine devrait présenter de nouveaux produits, dont le très attendu iPhone 14.

Les usines de ses partenaires tournent – ou le feront dans très peu de temps – à plein régime pour constituer suffisamment de stocks en vue de la commercialisation des nouveaux produits. Apple ne peut donc se permettre de voir des composants essentiels bloqués à la douane en raison des tensions qui existent entre la Chine et Taïwan.

Et le risque est bien réel puisque, la semaine dernière, une expédition destinée à l’entreprise Pegatron qui assemble des iPhone en Chine a été retenue par la douane chinoise. La veille, le dirigeant de l’entreprise avait déjeuné avec Nancy Pelosi et plusieurs autres responsables de l’industrie des puces.

Cette année encore, le lancement de l’iPhone 14 devrait se faire dans un contexte particulier. Apple a déjà fait face à de nombreux soucis, dont une pénurie de composants et des problèmes au sein de la chaine d’approvisionnement liés à la recrudescence de cas de coronavirus en Chine, mettant en danger son calendrier de production, voire de sortie.

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