Les Suisses préfèrent l’argent liquide

Alors que partout ailleurs dans le monde, on observe une tendance vers la disparition de l’argent liquide et la généralisation des paiements électroniques, la Suisse reste remarquablement fidèle aux espèces, écrit le Wall Street Journal. De nombreux Suisses préfèrent encore payer en espèces, même pour des transactions de montants importants, tels que l’achat d’une voiture. La facture d’électricité est également souvent réglée en espèces au bureau de poste et même lorsqu’ils voyagent à l’étranger, les touristes suisses emportent de l’argent liquide avec eux.

La lutte contre le blanchiment d’argent

Ces habitudes compliquent la lutte contre la fraude financière. Depuis le début l’année dernière, le pays a cédé à la pression internationale pour lutter contre les pratiques de blanchiment d’argent, et décidé que les paiements en espèces ne seraient plus admis au-delà d’un plafond de 100 000 Fr. suisses (environ 95 000 €).Au-dessus de ce montant, l’identité doit être vérifiée et les paiements suspects doivent être signalés aux autorités. Dans d’autres pays européens, cette limite est beaucoup plus faible, souvent de l’ordre de 1000 ou 2000 €.Le groupe d’actions financières (GRAFI), qui contrôle la lutte internationale contre les pratiques de blanchiment d’argent, déplore également que la limite suisse pour les paiements en espèces soit aussi élevée.

Le caractère tangible

Cependant, plusieurs raisons expliquent pourquoi les Suisses préfèrent l’argent liquide. « Le pays est relativement sûr, ce qui signifie que les risques de vols sont limités », rappellent les experts. En outre, la Suisse est à majorité rurale, ce qui signifie que les transactions ont tendance à être réalisées en face à face, et que l’on apprécie de pouvoir toucher les billets et les pièces, et d’éprouver leur caractère tangible.En conséquence, les Suisses portent plus d’argent sur eux que les citoyens de tout autre pays. Ils conservent chez eux en moyenne 9214 $, contre 4433 $ aux États-Unis et 3575 $ en moyenne au sein de l’UE.Pourtant, on note une baisse notable. Au début des années nonante, les liquidités représentaient environ 90 % de l’argent utilisé. Mais il y a 2 ans, elles sont tombées à environ 60 %.

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