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La Suisse accuse les États-Unis d’être à l’origine de la chute de Credit Suisse

La Suisse accuse les États-Unis d’être à l’origine de la chute de Credit Suisse
Stefan Wermuth/Bloomberg via Getty Images

Thomas Jordan de la Banque nationale suisse (SNB) ne se contente pas de regarder sa propre institution lorsqu’il se penche sur la chute de Credit Suisse, il pointe également du doigt la crise bancaire aux États-Unis. Cela aurait conduit à une perte de confiance dans le secteur bancaire suisse.

Pourquoi est-ce important ?

Après l'annonce que le principal investisseur, la Banque nationale saoudienne, ne fournirait plus de crédit à Credit Suisse, le prix des actions de la banque a chuté rapidement. En quelques jours, la valeur boursière de la banque a fondu. Il y avait des craintes sur ses liquidités et elle a été contrainte d'être rachetée par son concurrent UBS.

Dans l’actu : La Suisse déclare que la faillite de Credit Suisse est en partie due aux turbulences du secteur bancaire américain qui sont survenues à un « moment très inopportun ».

Reconnaissant que la perte de confiance croissante a clairement montré que Credit Suisse ne pouvait plus exister sous sa forme actuelle, Thomas Jordan, de la Banque nationale suisse, est convaincu d’avoir trouvé une solution durable et stable avec l’acquisition par UBS.

  • Jordan lance toutefois une pique à ses collègues américains. Selon lui, la crise bancaire américaine aurait accéléré la perte de confiance dans le secteur bancaire suisse, avec des conséquences négatives pour les liquidités de Credit Suisse.

La chute

La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si cette affirmation a un sens. Depuis des années, le cours de l’action Credit Suisse évolue principalement à la baisse.

  • Mark Yallop, président du Financial Markets Standard Board (FMSB) au Royaume-Uni, a déclaré sur CNBC qu’il était « regrettable que les problèmes rencontrés par certaines des plus petites banques américaines au cours des deux ou trois dernières semaines se soient produits en même temps que ce problème avec Credit Suisse, mais les deux événements sont complètement différents et largement sans rapport ».
  • Il a ajouté que l’annonce de la Banque nationale saoudienne a été le point de bascule pour les investisseurs. La banque suisse n’était auparavant pas à l’abri de la crise, mais c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Cette chute a considérablement terni l’image de la Suisse en tant que forteresse financière et bancaire.

Une fin brutale

  • Le 10 mars, Silicon Valley Bank a fait faillite. Dans le monde financier, il y avait une grande mobilisation pour étudier l’exposition à d’autres banques. Les banques ont procédé à une introspection pour évaluer les risques encourus.
  • Le 14 mars, il est apparu que le bilan de Credit Suisse présentait des « faiblesses importantes ». Le lendemain, la Banque nationale saoudienne a coupé les fonds. Le même soir, Credit Suisse a annoncé qu’elle emprunterait 50 milliards de francs suisses à la banque nationale pour résoudre ses problèmes de liquidité. La valeur boursière est brièvement remontée.
  • Le jour suivant, il est apparu que la confiance des déposants et des investisseurs n’était pas suffisante. La banque a ensuite été rachetée pour une bouchée de pain par son plus grand concurrent, UBS, avec une attitude douteuse envers les détenteurs d’obligations. Lundi, la banque n’existait plus.

(SR)

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