Voici SpaceTruck, le futur service de livraison rapide dans et depuis l’espace, et qui intéresse beaucoup la Défense américaine

Un cargo capable d’aller dans l’espace et d’en revenir, et de convoyer une charge utile dans un sens ou dans l’autre : c’est le concept que développe Plasmos. Un SpaceTruck qui rendra l’espace un peu moins lointain et un peu plus ouvert au business. Mais qui intéresse aussi la Défense américaine.

Pourquoi est-ce important ?

Le nouvel élan de la conquête spatiale sera commercial, et non plus motivé seulement par le geste de planter son drapeau. À côté de géants comme SpaceX ou Blue Origin, de nouvelles startups apparaissent avec des idées neuves pour développer un business à haute altitude.

Dans l’actualité : un nouveau venu dans la course au business spatial, Plasmos, veut développer un transporteur low cost vers et depuis l’orbite. Le premier vol de démonstration est prévu pour janvier 2024.

Cargo low cost pour l’orbite

  • Le SpaceTruck, c’est son nom, a été esquissé pour la première fois le 9 février dernier en conférence de presse. Il devrait transporter des charges utiles jusqu’à une altitude de 1.400 kilomètres « pour permettre la fabrication dans l’espace, la livraison du dernier kilomètre, le transport de point à point, l’entretien en orbite et l’élimination active des débris » a évoqué la PDG de l’entreprise, Ali Baghchehsara.
  • Le SpaceTruck servira donc principalement à emporter des charges en orbite, ou à ramener sur Terre une cargaison. Mais le principal avantage de ce cargo orbital sera son coût : il sera imprimé en 3D et réutilisable, ce qui permettrait de réduire drastiquement les frais de port de quoiqu’on veuille mettre en orbite. De quoi rendre la mise en orbite bien moins chère, pour des entreprises qui voudraient lancer leurs propres satellites.
  • Le SpaceTruck n’est bien sûr pas un vaisseau spatial autonome : ce camion des étoiles devra quand même bénéficier de la poussée d’un lanceur classique pour quitter la Terre. Mais Plasmos présente cela comme un gage d’adaptabilité : son camion de l’espace sera compatible avec la majorité des fusées en usage actuellement, et pourra ainsi être ajouté comme un module supplémentaire.
  • Le cargo pourra accueillir un satellite de 400 kg dans sa configuration « flat bed », tandis que la version « Musketeer » embarquera quatre satellites de 75 kg, ainsi que 6 kg supplémentaires de charge utile, pour du carburant supplémentaire par exemple.
  • Plasmos prévoit aussi d’équiper son camion avec des bras robotiques, des équipements de ravitaillement des satellites et de maintenance des engins spatiaux. Plasmos proposera également une rentrée de précision et l’atterrissage de charges utiles dans une zone d’un kilomètre carré, a précisé M. Baghchehsara en conférence de presse.

Un projet qui intéresse la Défense américaine

Ce SpaceTruck attire déjà l’attention de clients et de partenaires potentiels, dont la Defense Innovation Unit (DIU) du Pentagone, qui identifie les technologies commerciales ayant des applications militaires.

  • Alors que la militarisation de l’espace se poursuit rapidement, mais aussi que notre orbite se retrouve de plus en plus encombrée, un cargo « à tout faire » semble en effet très intéressant. L’engin pourrait tant récupérer des satellites endommagés ou de gros débris et les ramener sur Terre, qu’effectuer des réparations sur le terrain. Un véritable camion-atelier dans l’espace, éventuellement aux couleurs de la Space Force américaine.
  • Ryan Weed, responsable du programme DIU et présent lors de la conférence de presse, a salué le système de propulsion innovant de Plasmos, qui combine des éléments de propulsion chimique et électrique, relève Space News. « Du point de vue du ministère de la Défense, nous sommes intéressés par les opérations dans l’espace. Cela ne signifie plus seulement opérer en orbite terrestre basse. Cela signifie que nous avons besoin de systèmes de propulsion dont les performances sont supérieures d’un ordre de grandeur ou plus à celles de nos systèmes de propulsion actuels. Ces systèmes de propulsion hybrides et les engins spatiaux qu’ils permettent de mettre en œuvre changeraient radicalement la façon dont nous exploitons les engins spatiaux au sein du ministère de la Défense et dans le monde civil. »

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