Singapour doit finalement se résoudre au confinement

Singapour faisait office de référence pour sa gestion de la crise sanitaire sans confinement. Mais de nouveaux chiffres viennent changer la situation. Ce mardi, l’île entamera son confinement progressif.

Plus qu’ailleurs, Singapour était prête à fait faire face à une épidémie de coronavirus. Son expérience le SRAS en 2003 reste dans la mémoire collective. Un plan a été rapidement mis en place, facilité par les stocks de masques et les nombreux tests à disposition, en plus d’un secteur hospitalier dans les starting-blocks.

Les malades étaient identifiés, renvoyés vers les hôpitaux. La plupart des gens portaient des masques, même si ce n’était pas une obligation. Mieux valait toutefois respecter la distanciation sociale: avec une amende pouvant atteindre plus de 6.000 euros et 6 mois de prison. Le tout était chapeauté par communication démesurée des autorités, ainsi que par une app et des lois jugées comme liberticides : les cas suspects doivent par exemple donner leurs coordonnées GPS plusieurs fois par jour.

Mais Singapour fait face à une sorte de 2e vague de contaminations, pour atteindre 1309 cas ce lundi pour 5,6 millions d’habitants, contre seulement 100 cas, début mars. Pourtant jusque là, l’île hyperactive avait permis un train de vie quasi normal: les bars et les cinémas étaient par exemple toujours ouverts.

Ce mardi cela va changer. Singapour va glisser vers un déconfinement à la Belge ou à la Française. Les lieux de cultes, les commerces, les restaurants, les parcs et autres lieux récréatifs seront fermés jusqu’au 4 mai. Les déplacements seront limités à l’essentiel. Les écoles devraient suivre ce processus.

Comment expliquer ce revirement de situation ?

Singapour est un pays par définition international. Or ses frontières n’ont été totalement fermées qu’à partir du 23 mars, alors que le premier cas s’est déclaré le 27 janvier. Mais les autorités notent toutefois de plus en plus de cas locaux et non importés.

En fait, le nombre de foyers est maintenant plus important, une vingtaine en tout. Notamment des dortoirs de milliers de travailleurs immigrés issus du Bangladesh et qui sont eux confinés. 120 cas ont y ont été recensés en 24 heures.

L’île qui dépend fort du commerce extérieur va donc renforcer les mesures pour ne pas connaitre une situation à l’européenne. Il reste toutefois de la marge: Singapour n’a déclaré pour le moment que 6 décès.

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