Séville nommera les vagues de chaleur comme on nomme les ouragans

Bientôt des prénoms pour les canicules : c’est ainsi que la municipalité du sud de l’Espagne envisage de sensibiliser sa population aux vagues de chaleur. Celles-ci tuent chaque année, ce qui est vu comme une raison suffisante de les traiter comme des épisodes climatiques dangereux et d’apprendre aux populations à ne pas les prendre à la légère.

À Séville, dans le sud de l’Espagne, les maxima de température moyens en été oscillent aisément entre 31 et 36°C. Mais la capitale de la communauté autonome d’Andalousie peut traverser des records de chaleur, avec un maximum enregistré de 46,6 °C en plein juillet. Et la situation ne risque pas de se rafraichir dans les années à venir, avec des phénomènes de dôme de chaleur qui se forment au-dessus du Sahara, voire du sud de l’Europe. À tel point qu’à partir de l’année prochaine, la ville va mener un projet-pilote qui attribuera un nom à chaque vague de chaleur, comme on le fait pour les ouragans.

Des hausses de mercure mortelles chaque année

Cette démarche a pour but de sensibiliser le public aux dangers des hautes températures, qui coutent des vies chaque année, mais qui ne sont pas encore perçues par le grand public avec la gravité nécessaire. Nommer les épisodes de chaleur doit les faire apparaitre comme plus concrets, afin de rendre la transmission d’information plus aisée.

Cette initiative a pour origine un partenariat entre la cité andalouse et le Adrienne Arsht-Rockefeller Foundation Resilience Center, une association qui cherche à sensibiliser le grand public au danger des vagues de chaleur. « Nous sommes très heureux que Séville en fasse partie car cela correspond tout à fait au profil de la ville de Séville, une ville qui lutte pour la durabilité et contre le changement climatique et une ville qui contribue clairement à s’adapter aux effets actuels du changement climatique » a déclaré le maire de la ville Juan Espadas.

L’idée de nommer les vagues de chaleur, et donc de les considérer comme des phénomènes climatiques épisodiques, bien distincts, et immensément dangereux, fait son chemin depuis novembre 2020, quand des chercheurs américains ont proposé de baptiser Hugo l’épisode caniculaire de l’été précédent.

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