En 2014, Elizabeth Kolbert, experte du changement climatique pour la revue américaine The New Yorker, avait prévenu que la Terre se dirigeait tout droit vers une sixième extinction massive d’espèces animales.
Selon une nouvelle étude publiée par la revue Science Advances le mois dernier, notre planète est entrée « sans aucun doute » dans sa sixième extinction animale de masse. La Terre a connu cinq extinctions animales de masse précédentes et depuis la dernière, ayant eu lieu il y a 66 millions avec la disparition des dinosaures, les espèces de vertébrés disparaissent 114 fois plus vite qu’auparavant, ont constaté des scientifiques des universités de Mexico, de Stanford, de Berkeley et de Princeton.
Selon cette étude, le nombre d’espèces qui se sont éteintes au cours des 100 dernières auraient normalement pris 11.400 années pour disparaître si les taux d’extinction avaient été normaux, c’est-à-dire sans l’influence de l’activité humaine, explique Live Science. Une partie importante de cette sixième extinction animale de masse se doit aux activités humaines qui engendrent de la pollution, la perte d’habitat, la déforestation, l’introduction d’espèces envahissantes et l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone responsables du changement climatique et de l’acidification des océans, estiment les chercheurs.
Pour calculer le taux d’extinction moderne, les scientifiques ont utilisé les données de l’UICN, l’Union internationale pour la conservation de la nature, principale ONG mondiale qui se consacre à la cause de la conservation de la nature et des espèces. Selon le taux naturel d’extinction, seules neuf espèces de vertébrés devraient avoir disparu depuis 1900, ont constaté les auteurs. Cependant, en utilisant le taux d’extinction moderne qualifié de « modeste », les chercheurs ont montré que 468 espèces de vertébrés ont disparu pendant cette même période, dont 69 espèces de mammifères, 80 espèces d’oiseaux, 24 espèces de reptiles, 146 espèces d’amphibiens et 158 espèces de poissons.
Selon le directeur de cette étude, le professeur Georges Ceballos de l’Université nationale autonome de Mexico (UNAM), invité par l’Université de Princeton, cité par Courrier International, la vitesse à laquelle disparaissent les espèces est sans précédent dans l’histoire de l’humanité et hautement inhabituelle dans l’histoire de notre planète. « L’étude montre que nous entrons actuellement sans aucun doute dans le sixième plus grand évènement d’extinction animale de masse », a déclaré Paul Ehrlich de l’Université de Stanford.
A ce rythme, une partie importante de la biodiversité sera perdue dans deux ou trois générations humaines et cela peut prendre des millions d’années pour la récupérer et repeupler la Terre, a encore expliqué Ceballos.