Le secteur du luxe, plombé par les résultats de LVMH, ne séduit plus les investisseurs. Le signal que la prudence domine même chez les plus fortunés, dans un climat économique particulièrement fragile.
Le secteur du luxe n’est plus immunisé contre la crise : les actions plient en bourse

Pourquoi est-ce important ?
Historiquement, le secteur du luxe a montré une certaine résilience pendant les périodes de crise économique. Il s'agit d'un bon indicateur de la santé financière des consommateurs fortunés. Si ce baromètre flanche, cela signifie que même l'élite ressent les secousses économiques. Et que celles-ci sont donc particulièrement graves. En bref, un luxe en déclin pourrait être le canari dans la mine de charbon de problèmes économiques plus larges et plus profonds.Zoom avant : Les résultats décevants du géant LVMH.
- Le conglomérat de Bernard Arnault a dévoilé un chiffre d’affaires trimestriel de 19,96 milliards d’euros.
- Une progression de 1% par rapport à l’année précédente.
- Mais en deçà des attentes des analystes.
- Résultat : le titre a plongé à la Bourse de Paris. De 733 euros l’action avant l’ouverture des marchés mercredi, elle a chuté à 684 euros. Au moment d’écrire ces lignes, le titre était encore à -5,75%.
- LVMH a ainsi vu 25 milliards d’euros de valorisation boursière partir en fumée en un jour.

Zoom arrière : C’est tout le secteur du luxe qui souffre.
- Suite aux résultats de LVMH, de nombreuses valeurs du secteur ont reculé : Hermès, Kering, Burberry, Moncler, Richemont ou encore Swatch Group.
La fête du faste est terminée
Pourquoi ? Après la fête, l’heure est à la prudence.
- Le climat économique morose, plombé par l’inflation persistante et les taux élevés, n’inspire pas confiance. Le secteur du luxe semble particulièrement exposé.
- « Cela semble être un signe de poursuite de la modération, alors que les consommateurs reprennent leurs esprits après l’euphorie post-pandémique », a expliqué l’analyste de Bernstein, Luca Solca.
- « Après trois années folles et exceptionnelles, la croissance converge vers des chiffres plus en ligne avec la moyenne historique », a confirmé Jean-Jacques Guiony, directeur financier de LVMH, lors de la présentation trimestrielle.
- Une tendance qui ne date pas d’hier. Depuis avril, les sept plus grandes entreprises de luxe européennes ont perdu 245 milliards de dollars de leur valeur boursière.
- Début septembre, LVMH a ainsi été détrônée comme entreprise la mieux valorisée d’Europe.
- Les faibles dépenses des consommateurs chinois lestent également le secteur du luxe.
- La clientèle chinoise « n’est pas nécessairement prête à soutenir la croissance comme elle l’a fait dans le passé », indique le groupe financier Hargreaves Lansdown.
- Pendant ce temps, la demande des consommateurs américains se tarit.
Conclusion : L’âge d’or post-pandémie du luxe a tiré sa révérence, pour le moment du moins. La morosité économique est si forte qu’elle n’épargne même plus les valeurs du luxe, pourtant connues pour leur résilience. Il faut croire que tout le monde se serre la ceinture, même celles estampillées Dior ou Louis Vuitton.