La hausse des taux d’intérêt hypothécaires et l’inflation mettent le secteur de la construction et de la rénovation sous pression. Les entreprises demandent une prolongation de l’aide de l’État sur la TVA pour ne pas sombrer complètement.
Dans l’actu : Le pessimisme règne parmi les constructeurs de logements et les professionnels de la rénovation pour 2024. C’est ce que montre l’étude conjoncturelle d’Embuild, la fédération de la construction.
- Plus de la moitié (52 %) des entreprises du secteur ont des carnets de commandes moins garnis que la normale.
- 62 % des entreprises de construction et d’installation constatent une baisse des contacts pour de nouveaux contrats.
- 51 % des constructeurs de logements s’attendent à une année 2023 moins bonne que 2022. Seuls 13 % d’entre eux s’attendent à faire mieux cette année. Pour ce qui est de la rénovation, 38 % des entreprises prévoient que cette année sera pire que l’an dernier. Seuls 19 % d’entre eux s’attendent à faire mieux.
- Et l’avenir ne s’annonce pas meilleur :
- 63 % des entreprises de construction résidentielle s’attendent à ce que l’année 2024 soit encore plus mauvaise, avec une baisse des investissements, de l’activité et de la rentabilité.
- En ce qui concerne les entreprises de rénovation résidentielle, 46 % d’entre elles s’attendent à une année 2024 pire que 2023.
- Qui plus est, 57 % des constructeurs de logements prévoient une détérioration de l’emploi en 2024. Un nombre qui s’élève à 45 % pour les entreprises actives dans la rénovation de logements.
En cause : les taux d’intérêt hypothécaires ont triplé, de 1 % à 3,5 % en un an.
Réaction : Construire ou rénover une maison devient donc plus cher lorsque l’on a besoin d’un crédit.
- 94 % des entreprises du secteur de la construction et de l’installation constatent que leurs clients rencontrent davantage de problèmes pour obtenir les financements nécessaires.
- L’inflation a également son rôle à jouer dans ce pessimisme généralisé, avec une baisse du pouvoir d’achat : « Le cocktail explosif de l’augmentation des taux hypothécaires, des prix des matériaux et des frais de personnel a durement frappé les consommateurs », commente Niko Demeester, CEO d’Embuild.
À noter : en août, les architectes belges avaient déjà alerté quant à la baisse de la demande au cours des six premiers mois de l’année, tant pour la rénovation que pour la construction de maisons et appartements.
Prolonger la réduction de la TVA à 6 %
Comment garder la tête hors de l’eau dans cette situation ? La fédération de la construction insiste sur la nécessité de politiques de soutien.
- Elle plaide en faveur de la pérennisation de la TVA réduite à 6 % sur certaines opérations, notamment les démolitions-reconstructions et l’installation d’équipements énergétiques dans les logements récents. Ces mesures fiscales risquent de disparaître en fin d’année. La fédération exhorte donc le gouvernement à clarifier cette situation et à maintenir ce taux de TVA avantageux.
- « En attendant un nouvel équilibre des prix sur le marché résidentiel, nous devons éviter toute augmentation supplémentaire des coûts pour les particuliers« , affirme Niko Demeester. Il se réjouit que l’Open VLD veuille rendre permanente la baisse de la TVA à 6 % dans le cadre du conclave budgétaire.