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Le sauvetage de la décennie ? Les géants bancaires de Wall Street se lancent à la rescousse de First Republic, en pleine noyade

Le sauvetage de la décennie ? Les géants bancaires de Wall Street se lancent à la rescousse de First Republic, en pleine noyade
First Republic Bank – Getty Images

Les grandes banques américaines préparent un méga plan à 30 milliards de dollars pour sauver la peau de First Republic, victime d’un bank-run à la suite de la faillite de Silicon Valley Bank. Jeudi soir, Wall Street a clôturé dans le vert, encouragé par ce soutien.

Pourquoi est-ce important ?

L'horloge tourne pour sauver First Republic, la 14e plus grande banque du pays, et éviter ainsi un climat de panique encore plus marqué chez les clients d'autres banques. Car si l'entité venait à faire faillite à l'instar de Silicon Valley Bank, Silvergate et Signature Bank, les épargnants pourraient être incités à retirer leur argent en masse, entraînant de fait d'autres banques dans cette chute avec une crise de liquidité généralisée.

Dans l’actu : 11 des plus grandes banques américaines sont en négociations pour injecter jusqu’à 30 milliards de dollars dans First Republic, rapporte le Wall Street Journal.

  • La banque est confrontée à une crise de confiance de la part des investisseurs et des clients.
  • Ses actions ont chuté de 80% depuis le début de la crise déclenchée par Silicon Valley Bank.
  • Cette aide permettrait donc de lui donner une puissance financière supplémentaire pour faire face aux retraits des clients et rétablir la confiance.
  • Parmi ces banques « sauveteuses » se trouvent JPMorgan (qui mènerait les négociations), Bank of America, Wells Fargo, Citigroup et Truist, selon des déclarations de personnes proches du dossier à CNN.
    • Mais les banques d’investissement Morgan Stanley, Goldman Sachs, US Bank et Bancorp seraient également de la partie.
    • Selon les médias américains, JP Morgan, Bank of America et Citigroup apporteraient chacune 5 milliards de dollars.
  • Toujours selon CNN, les autorités seraient satisfaites de ce sauvetage, qui envoie un « signe bienvenu de confiance dans la solidité du système bancaire », selon un fonctionnaire américain.
    • Il a ajouté que cela viendrait compléter les mesures prises par les régulateurs et le gouvernement dimanche dernier pour garantir les dépôts des épargnants à la suite de la faillite de Silicon Valley Bank.
    • En marge, First Republic a déclaré dimanche qu’elle avait conclu un accord avec JPMorgan pour bénéficier d’un accès rapide à des liquidités en cas de nécessité.
    • Elle a également affirmé qu’elle avait 70 milliards de dollars d’actifs inutilisés qu’elle pourrait rapidement mobiliser pour répondre aux besoins de retrait de ses clients si nécessaire.
  • En témoigne l’accueil unanime réservé par Wall Street, qui a terminé dans le vert jeudi soir :
    • Le Dow Jones a gagné 1,17%.
    • Le Nasdaq a pris 2,48%.
    • Le S&P 500 a enregistré une hausse de 1,76%.

Un pari risqué pour les investisseurs

Le contexte : Les actions First Republic ont été interrompues à plusieurs reprises pour cause de volatilité jeudi. L’action a brièvement augmenté de 22% dans l’après-midi après avoir chuté de plus de 30% plus tôt dans la journée.

  • Elle a clôturé en hausse de 9,98%, mais était en chute dans les échanges après-bourse (entre -9 et -12%).
  • En outre, les agences de notation Fitch et S&P Global ont abaissé la note de crédit de First Republic mercredi, craignant que les déposants ne retirent leurs liquidités.
    • Selon S&P Global, de nombreuses banques régionales, comme First Republic, ont un grand nombre de dépôts qui ne sont pas couverts par l’assurance de la Federal Deposit Insurance Corporation et qui dépassent la limite de 250 000 dollars.
    • Bien que le pourcentage de dépôts non assurés de First Republic ne soit pas aussi élevé que celui de Silicon Valley Bank (qui représente 94% de son total), il reste significatif, 68% de ses dépôts totaux n’étant pas couverts.
  • Toujours selon l’agence de notation, First Republic a un ratio passif/dépôts anormalement élevé de 111%.
    • Le ratio passif/dépôt est une mesure financière qui évalue la solvabilité d’une banque en comparant le montant des fonds qu’elle a empruntés aux montants qu’elle a reçus en dépôts de ses clients.
    • Cela signifie donc que la banque a prêté plus d’argent qu’elle n’en a reçu, ce qui en fait un pari particulièrement risqué pour les investisseurs.
    • Raison de plus, donc, pour procéder à un sauvetage en urgence de la banque régionale. Un luxe dont n’avait pas bénéficié Lehman Brothers en 2008, avec les conséquences que l’on connait…
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