Révolution dans les carburants automobiles : « L’hydrogène aura le même impact que le diesel à l’époque »

La science est en pleine effervescence pour trouver des alternatives aux combustibles fossiles. L’hydrogène semble avoir un avenir dans cette révolution. Allons-nous bientôt tous conduire des voitures alimentées par ce carburant ? Marc Pecqueur, enseignant et chercheur à la Haute école Thomas More, croit déjà en ce potentiel. Business AM s’est entretenu avec lui pour savoir ce qu’il reste à faire.

Explications : Il est possible de séparer l’eau en hydrogène et en oxygène selon le principe de l’électrolyse. L’hydrogène est un vecteur d’énergie, un gaz que l’on peut comparer au gaz naturel. Ce gaz peut être utilisé dans un moteur à combustion comme l’essence, d’une part, mais aussi dans une pile à combustible, d’autre part. Il s’agit d’une sorte de batterie qu’il n’est pas nécessaire de charger. Au lieu de cela, vous pouvez la transformer directement en électricité.

  • Pecqueur : « Il faut être réaliste : une voiture électrique ne conviendra pas à tout le monde. Je suis convaincu que l’hydrogène sera ce que le diesel était à l’époque. À la fin des années 70 et au début des années 80, personne ne croyait aux voitures particulières roulant diesel. Jusqu’à ce que, dix ans plus tard, nous vendions plus de diesel que de voiture à essence. Je pense que ce changement se produira également avec les véhicules à hydrogène, une fois qu’il y aura un réseau. »
  • « Nous devons envisager de produire de l’hydrogène renouvelable (hydrogène vert). Cela sera beaucoup plus compliqué en Belgique. Si vous avez des panneaux solaires sur votre toit, vous obtenez environ 850 kilowattheures d’électricité par an et par kilowatt de crête. Si vous installez le même panneau solaire sur votre toit en Espagne, vous avez déjà le double. Et si vous allez dans des régions riches en soleil, comme les zones désertiques d’Afrique du Nord, vous avez le triple ».
  • « Vous perdez la moitié de cette efficacité avec la production d’hydrogène, mais vous avez (en Afrique du Nord, ndlr) le triple d’électricité pour commencer », argumente M. Pecqueur. « Et si vous pouvez acheminer de l’hydrogène liquide d’Afrique en Belgique, vous avez toujours 50 % d’énergie en plus que ce que vous obtenez avec votre propre panneau solaire. L’énergie de l’hydrogène devra donc être importée de régions riches en énergie solaire. »

Le rôle de la Belgique

Notons toutefois que la Belgique a l’intention de devenir un acteur important de l’hydrogène vert en Europe, via son parc éolien offshore qui va faire l’objet d’une extension au sein d’un immense projet en Mer du Nord, fruit d’une coalition de plusieurs pays. La ministre de l’Énergie Tinne van der Straeten a également été personnellement négocié avec des pays du Golfe pour importer de l’hydrogène vert, dans un avenir proche.

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