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Vers une revanche Biden – Trump ? Les démocrates anémiés alors que Trump prend les républicains en otage

Vers une revanche Biden – Trump ? Les démocrates anémiés alors que Trump prend les républicains en otage
Donald Trump & Joe Biden – (Photos by Brendan Smialowski and JIM WATSON / AFP) (Photo by BRENDAN SMIALOWSKI,JIM WATSON/AFP via Getty Images)

Sauf surprise, le président américain Joe Biden devrait annoncer sa candidature officielle à un second mandat au plus tard mardi.

Pourquoi est-ce important ?

La politique américaine reste une affaire de vieux. Le président le plus âgé que les États-Unis aient eu jusqu'à présent est Ronald Reagan, qui a quitté ses fonctions à l'âge de 77 ans. Si Joe Biden parvient à briguer un second mandat, il aura 86 ans lorsqu'il quittera ses fonctions. Si Trump gagne, il aura plus de 82 ans en 2028. Comment se fait-il que l'économie la plus dynamique du monde au XXIe siècle doive bientôt choisir entre deux hommes qui ont dépassé ou approché les 80 ans ?

Dans l’actu : mardi, cela fera exactement quatre ans que Joe Biden s’est présenté aux élections pour succéder à Donald Trump. Tout porte à croire qu’il se présentera à nouveau. Joe Biden n’était certainement pas très populaire dans les premières semaines de sa candidature, et ce n’est pas non plus le cas aujourd’hui.

  • Plus de 70 % des électeurs – dont 51 % de démocrates – estiment que Biden ne devrait pas se présenter, tandis que 60 % pensent la même chose de Trump.
  • La candidature de Biden reflète surtout l’anémie du camp démocrate.
    • Personne n’est impressionné par la vice-présidente Kamala Harris.
    • Marianne Williamson a déjà participé aux primaires démocrates de 2020. Elle s’est retirée avant même le début des primaires.
    • Robert Kennedy est un anti-vax, capitalisant surtout sur son nom de famille. La famille Kennedy a déjà indiqué qu’elle voterait pour Biden.

Qu’a accompli Biden au cours des deux dernières années ?

Huit mois après le lancement par Joe Biden du Chips Act et de l’Inflation Reduction Act, tant d’argent est investi aux États-Unis qu’un « boom industriel » semble inévitable.

  • Les chiffres sont colossaux. 200 milliards de dollars de projets annoncés depuis le mois d’août (un tiers de l’argent est en provenance de l’étranger).
  • Le nombre de mégaprojets (>1 milliard de dollars) a été multiplié par 8 par rapport à 2019.
  • Les montants investis dans les secteurs critiques pour l’avenir (batteries, microprocesseurs, etc.) ont été multipliés par 20 dans le même laps de temps.

Les États-Unis restent la grande économie la plus riche, la plus productive et la plus innovante du monde. Selon un nombre impressionnant de mesures, elle laisse de plus en plus les autres pays derrière elle.

  • En 1990, l’Amérique représentait un quart de la production mondiale. Trente ans plus tard, cette part est restée pratiquement inchangée, alors même que la Chine a gagné en puissance économique.
  • Aujourd’hui, l’Amérique représente 58 % du PIB du G7, contre 40 % en 1990.

Bien sûr, tout n’est pas du ressort de Biden, mais il espère tirer parti de cette situation dans la perspective de novembre 2024. Cela signifie de gros investissements, des travaux d’infrastructure visibles et des centaines de milliers de nouveaux emplois.

Vers une revanche Biden-Trump ?

Les démocrates espèrent naturellement que Trump devienne le candidat républicain, car les républicains sont indubitablement pris en otage par Trump.

  • Quelque 35 % des républicains voteront toujours pour lui. Malgré ou peut-être à cause de la vingtaine de procès dans lesquels il est actuellement impliqué.
  • Les Républicains qui veulent faire tomber Trump devront l’attaquer de front. Mais qui peut le faire et comment ? Le surmédiatisé Ron DeSantis obtient aujourd’hui exactement 1 soutien de la part d’un député dans son État d’origine, la Floride, alors que Trump en compte déjà 11.

49 % des électeurs s’identifient comme « indépendants »

Quelles sont les chances des deux ? 49 % des électeurs américains s’identifient aujourd’hui comme indépendants, contre 25 % de démocrates et 25 % de républicains.

  • On se retrouve un peu dans la même situation qu’en France. Tous les électeurs de gauche et du centre ont voté pour Macron plutôt que pour Le Pen. Là encore, les indépendants du centre donneront plus facilement leur voix à Biden qu’à Trump.
  • Trump a créé la surprise en 2016 en éliminant Hillary Clinton, mais le nombre de personnes qui ont une impression négative de lui n’est jamais descendu en dessous de 50 % depuis 2021. Trump reste donc très populaire auprès de sa base, mais est une bombe à retardement politique pour le reste de l’électorat.
  • Les républicains n’ont pas remporté le vote populaire une seule fois depuis 2004.
  • De plus, Trump a perdu toutes les élections depuis 2016. Les midterms de 2018 et l’élection présidentielle de 2020. C’est également lui qui a transformé en victoire à la Pyrrhus la « vague rouge » monstre attendue par les républicains lors des élections de mi-mandat de 2022.
  • Le plus grand défi de Joe Biden est d’inciter les électeurs qui ont voté pour lui à se rendre à nouveau dans l’isoloir en 2020.
  • Enfin, le scrutin se jouera à nouveau dans un petit nombre d’États. Biden a bien obtenu 7 millions de voix de plus que Trump en 2020. Mais ce sont les 40.000 voix à peine qu’il avait en surplus en Géorgie, en Arizona et dans le Wisconsin qui lui ont permis de remporter le « Collège électoral ».
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