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Les résultats des grandes banques américaines commencent à tomber cette semaine : à quoi faut-il s’attendre ?

Les résultats des grandes banques américaines commencent à tomber cette semaine : à quoi faut-il s’attendre ?
(Getty Images)

Les six grandes banques américaines vont publier leurs résultats trimestriels dans les jours à venir. Selon les analystes, il pourrait y avoir de gros gagnants et de gros perdants. À quoi peut-on s’attendre ?

Pourquoi est-ce important ?

Les résultats des banques comptent comme d'importants indicateurs économiques, notamment via la demande des prêts. Surtout depuis que la Fed a commencé à augmenter les taux d'intérêt. Autre élément important dans les résultats : quel est l'impact de la crise bancaire ?

Dans l’actu : les résultats trimestriels des grandes banques de Wall Street vont commencer à tomber cette semaine.

  • JPMorgan, Citigroup et Wells Fargo ouvrent le bal ce vendredi. Goldman Sachs et Bank of America suivent mardi prochain, puis Morgan Stanley mercredi.

Indicateurs économiques, dans une situation de crise, qui plus est

À noter : des indicateurs de la santé de l’économie.

  • D’abord, il y a les prises de paroles des directeurs de ces banques, souvent riches en perspectives sur la situation économique, que les marchés écoutent attentivement. Ensuite, à travers l’activité des prêts, les observateurs peuvent estimer l’évolution de la croissance ou du ralentissement de l’économie.
    • Plus les prêts que les entreprises et les ménages signent auprès de ces banques augmentent, plus on peut s’attendre à ce que l’économie dans son ensemble accélère. Si la demande en prêt diminue, on peut s’attendre à un ralentissement, en somme.
  • Depuis plus d’un an, la Fed serre la vis et augmente les taux d’intérêt. Dans ce contexte, les résultats trimestriels des banques sont une mesure importante pour voir l’impact des taux sur la demande des prêts et, plus largement, sur l’économie.
  • Entre-temps, les banques se sont également retrouvées dans la tourmente. Il y a exactement un mois, les autorités ont ordonné la fermeture de Silicon Valley Bank. Par la suite, les dépôts des clients ont baissé et les banques donneraient des prêts moins facilement.
    • Voilà pourquoi ces résultats seront encore plus cruciaux : pour mesurer l’impact de cette crise bancaire, en termes de liquidités, dépôts, activité des prêts, constitution de fonds de réserve…
    • Au vu du contexte de crise, il pourrait vite y avoir des situations de panique et de chute des cours, en cas de résultats moins bons que ce qui est attendu, par exemple. Les short-sellers sont d’ailleurs aux aguets.

À quoi s’attendre ?

L’essentiel : vers une chute de 10%.

  • Les bénéfices devraient être en baisse de 10% par rapport à il y a un an, en moyenne, pour ces six banques. C’est ce qu’avance la société d’analyse Refinitiv, relayée par Reuters.
  • Une note positive : les grandes banques devraient avoir profité des baisses des dépôts des clients auprès des petites banques. Ils se sont tournés vers les grandes banques, leur apportant une masse d’argent bon marché.
    • C’est un impact positif sur le revenu net des intérêts pour les grandes banques. C’est la différence entre les taux d’intérêt élevés que les clients paient aux banques via les prêts et les taux d’intérêt moins élevés que les banques paient aux clients via les dépôts. Cette marge devrait être en hausse de 30% par rapport à il y a un an, en moyenne.
    • Cette marge serait le plus élevé du côté de JPMorgan. La banque devrait ainsi sortir comme grand vainqueur de ces résultats, avec un bénéfice en hausse de 30% (et +36% sur les revenus de cette marge des intérêts).

Plus de fonds, mais qui vont tout de suite dans les coffres des banques ?

  • Les analystes, comme David Chiaverini de Wedbush, cités par Reuters, s’attendent à ce que les banques deviennent plus défensives, par exemple en mettant plus d’argent dans leurs fonds de réserves (comme elles le font depuis plusieurs mois déjà). Elles pourraient aussi revoir les politiques de prêts : ce qui aura un impact sur leur revenu via les prêts, mais devrait augmenter leurs liquidités.
  • Ils s’attendent aussi à ce que la demande générale en prêts soit toujours en baisse, au vu des taux d’intérêts.

Sale temps pour le monde de l’investissement.

  • Activité dont le chiffre d’affaires risque d’être en baisse : le segment de l’investissement, comme les placements pour les clients et les fusions et acquisitions pour les entreprises, tout comme les activités de trading des banques même. Cela malgré une hausse à Wall Street, sur le trimestre écoulé.
  • Goldman Sachs (le bénéfice total pourrait chuter de 20%) et Morgan Stanley seraient les plus touchées.
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