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Les rendements obligataires connaissent leur plus forte baisse depuis des années en zone euro : les inquiétudes à long terme se dissipent

Les rendements obligataires connaissent leur plus forte baisse depuis des années en zone euro : les inquiétudes à long terme se dissipent
Christine Lagarde – David Paul Morris/Bloomberg via Getty Images

Le rendement et le prix d’une obligation évoluent en sens inverse. Quand l’un monte, l’autre baisse, et vice-versa. Or depuis deux mois, on assiste à une baisse des taux de référence. Une bonne nouvelle pour le marché obligataire, mais aussi pour l’État et les particuliers.

Dans l’actu : les rendements obligataires en forte chute.

  • Après l’énorme coup de pression du mois d’octobre, le marché obligataire se détend. Le rendement allemand à 10 ans, la référence pour la zone euro, a chuté de 55 points de base cette année, soit la plus forte baisse depuis 2014. Cette baisse s’est essentiellement produite sur le mois de novembre et le mois de décembre.
    • Hier, le taux allemand à 10 ans a touché un plus bas d’un an à 1,896%. Il était monté à près de 3% en octobre.
    • À l’autre bout du spectre, le rendement italien à 10 ans est tombé ce jeudi à 3,47%, contre près de 5% en octobre dernier.
    • Le spread entre l’obligation allemande et italienne est tombé à son plus bas niveau depuis le mois de juin.
  • On observe le même phénomène aux États-Unis. Le rendement du Trésor américain à 10 ans, la référence pour les coûts d’emprunt à l’échelle mondiale, a chuté de 46 points de base en décembre après avoir chuté de 53 pdb en novembre. Il s’agit tout simplement de la plus forte chute depuis 2008, lorsque la Fed avait baissé ses taux pour faire face à la crise financière.

L’essentiel : tout le monde en profite.

  • Les investisseurs en obligations voient leur prix augmenter, échappant ainsi de justesse à une 3ᵉ année consécutive de baisse.
  • Les États peuvent emprunter à des taux plus favorables.
  • Les particuliers peuvent aussi bénéficier de meilleurs taux, notamment hypothécaires. Une personne qui emprunte 200.000 euros aujourd’hui paiera environ 10.500 euros d’intérêts en moins, ce n’est pas négligeable.

Le scénario rêvé ?

Le contexte : un atterrissage en douceur se profile.

  • Les choses s’améliorent à long terme. Ce n’est pas que ce soit tellement l’euphorie sur la croissance dans la zone euro, mais on devrait éviter une forte récession. Ce sera certainement le cas aux États-Unis.
  • Dans le même temps, l’inflation a plongé de manière plus importante que prévu, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis.
  • Le ton des banques centrales a changé, en particulier celui de la Fed, qui a ouvertement parlé de trois baisses des taux d’intérêt potentielles, dès l’année prochaine. La BCE reste, elle, plus prudente.
  • Mais les analystes et traders anticipent une première baisse des taux dès le mois de mars aux États-Unis, et un peu plus tard en Europe. Les inquiétudes du mois d’octobre sont dissipées et tout le monde respire.
  • Bref, un atterrissage en douceur : une baisse de l’inflation sans récession, le scénario rêvé se déroule devant nos yeux. En espérant que les conflits géopolitiques actuels n’empirent pas, ce qui créerait en réveil brutal. D’autant que la croissance restera faible et le ralentissement économique se prolongera au moins jusqu’à la fin du premier trimestre 2024.
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