La relation (trop) étroite entre Bpost et l’État : deux membres du cabinet De Sutter sont rémunérés par Bpost

Deux experts du cabinet de la ministre des Entreprises publiques Petra De Sutter (Groen) travaillent en fait pour Bpost, et ce depuis deux ans, révèle De Tijd. Cela alors que l’État est un client important de la poste. Cela ressemble à un conflit d’intérêts, c’est le moins que l’on puisse dire.

Dans l’actu : deux experts du cabinet de la ministre des Entreprises publiques Petra De Sutter (Groen) font-ils partie depuis deux ans de la masse salariale de Bpost? Ils négociaient le contrat de gestion entre l’État et l’entreprise postale cotée en bourse.

  • Il s’agit d’employés qui ont été détachés de Bpost au cabinet. Les détachements sont fréquents, afin d’apporter au cabinet l’expertise du terrain. Mais il est très inhabituel que les experts restent salariés de l’entreprise.
  • La raison pour laquelle le cabinet n’a pas pris en charge lui-même les salaires n’est pas immédiatement claire. Les versions varient, écrit De Tijd.
  • En tout cas, cela crée l’apparence d’un conflit d’intérêts. « Afin d’éviter tout conflit d’intérêts, ils seront rémunérés par le cabinet à partir du mois de juin », répond le cabinet De Sutter au journal économique. La ministre assure entretemps qu’il « n’y a pas eu conflit d’intérêt » et qu’elle en met « sa main au feu ».

Un problème plus large : L’affaire est révélée au moment même où l’on s’inquiète d’une éventuelle manipulation des prix par Bpost dans le cadre de contrats avec les pouvoirs publics, concernant la distribution des journaux notamment. Il s’agit d’une nouvelle illustration des liens (trop) étroits entre Bpost et l’État belge.

  • L’État, par l’intermédiaire de la holding d’investissement FPIM, est l’actionnaire majoritaire de Bpost et reçoit donc des dividendes de l’entreprise.
  • Il est le principal législateur et régulateur, par l’intermédiaire du ministère des Entreprises publiques et du chien de garde qu’est l’IBPT.
  • L’État belge est un client important de Bpost par le biais des services d’intérêt économique général, y compris la distribution de journaux et de magazines.
  • Quatrièmement, Bpost est également un employeur important. Toute réduction importante du personnel entraînerait sans aucun doute des protestations politiques, de la part de la gauche francophone en particulier.

Selon la casquette que porte l’État, d’autres intérêts prennent parfois le dessus au sein du gouvernement. Il peut aussi y avoir de l’argent qui va « d’une poche dans une autre » : une main de l’État récupère une partie de ce que l’autre paie. Tout cela ne favorise pas la transparence autour de la société cotée.

(CP)

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