Bpost va-t-elle devenir « ininvestissable » ? La bourse accroît la pression sur l’entreprise publique

La maison de courtage KBC Securities estime que Bpost devra débourser jusqu’à 350 millions d’euros en amendes et remboursements divers liés à d’éventuelles manipulations de prix dans le cadre de contrats publics. L’influente entreprise financière modifie ainsi sa recommandation de « acheter » des actions à les « liquider ».

Pourquoi est-ce important ?

Auparavant, les analystes d'ING avaient qualifié les actions de Bpost "d'ininvestissables" en raison des nombreuses incertitudes entourant l'entreprise. Par conséquent, la pression augmente pour que celle-ci montre rapidement patte blanche.

Nouvelles boursières : KBC Securities a abaissé son objectif de cours pour Bpost de 7,4 euros à 4 euros ce matin. Après une heure de cotation, le cours a chuté de 6,4 %, à 4,17 euros. Bpost a déjà perdu quelque 23 % de sa valeur de marché au cours de l’année écoulée.

Plus de détails :

  • Bpost a elle-même reconnu il y a une semaine, à la suite d’une enquête interne, qu’elle avait peut-être reçu trop de subsides pour certains contrats publics, et elle estime l’impact sur l’exercice de 25 à 50 millions d’euros.
  • Ce mea culpa ouvre la boîte de Pandore, estime KBC Securities dans son rapport. « Cela pourrait potentiellement entraîner des remboursements de bénéfices excédentaires, des amendes, une future perte en raison de la baisse des subsides pour la distribution des journaux et de la perte de marges excédentaires, ainsi qu’une éventuelle perte du contrat lucratif de distribution de la presse. »
  • KBC Securities a revu son modèle d’évaluation de Bpost. Conclusion : dans le scénario de base, Bpost devra payer 350 millions d’euros en amendes et remboursements.

Un cercle vicieux sur le marché boursier. Les analystes boursiers déconseillent aux clients d’investir dans Bpost en raison des nombreuses incertitudes financières. Et ces rapports ne font que renforcer le sentiment négatif autour de l’action, créant encore plus de rejet, en particulier parmi les grands investisseurs internationaux.

  • « Avec tant d’incertitudes majeures concernant l’impact financier des irrégularités chez Bpost, nous sommes d’avis que les actions ‘ininvestissables’ pour le moment », ont écrit les analystes d’ING dans une note à leurs clients.
  • La semaine dernière, la société boursière Jefferies a également souligné que si Bpost perdait le contrat de distribution des journaux, cela pourrait coûter jusqu’à 4.000 emplois et entraîner 100 millions d’euros de frais de restructuration.

Autre facteur : Bpost n’a toujours pas de nouveau PDG permanent après le départ, en décembre dernier, de Dirk Tirez, une figure centrale dans cette affaire. KBC Securities remet également en question la position de la présidente Audrey Hanard. Cela aussi nourrit l’incertitude autour de l’entreprise.

MB

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