Reconnaissance faciale : les polices belge et française sur la liste des clients du controversé et piraté ClearView AI

La société aux 3 milliards de photos d’individus sur internet a été piratée rapporte la presse américaine. L’entreprise a informé ses clients qu’un individu a eu ‘un accès non autorisé’ à différentes informations. Mais qui sont ces fameux clients ? On y retrouve de nombreuses polices d’Europe et d’organismes gouvernementaux.

La société américaine ClearView AI a fait du bruit cette semaine. Le New York Times révélait d’abord que l’entreprise spécialisée en reconnaissance faciale avait récolté quelque 3 milliards de photos d’individus issues des réseaux sociaux.

Plus inquiétant, on apprenait ce jeudi que ClearView AI a fait l’objet d’un piratage de la part d’un individu. Il aurait eu accès à la liste complète des clients de l’entreprise, au nombre de comptes utilisateurs créés et au nombre de recherches menées par les clients de l’entreprise située à Manhattan.

Tor Ekeland, avocat de la société, tentait toutefois de calmer les esprits pour le Daily Beast ‘Malheureusement, les violations de données font partie de la vie au 21e siècle. Nos serveurs n’ont jamais été consultés. Nous avons corrigé la faille et continuons de travailler pour renforcer notre sécurité.’

Interpol, FBI, polices d’Europe…

Mais qui sont ces fameux clients ? On retrouve Interpol, le FBI, Verizon, mais aussi de nombreuses organisations gouvernementales et des polices nationales comme celle de la France et la police fédérale belge, révèle Buzz Feed News ce vendredi. 2.200 organismes publics et privés en tout.

Le média américain nuance toutefois et précise que la plupart de ces clients n’ont pas de contrats formels avec l’entreprise, mais bénéficient d’essais qui durent la plupart du temps 30 jours.

Aux Etats-Unis, il n’existe aucune loi fédérale réglementant les technologies liées à la reconnaissance faciale. Cette intrusion a donc relancé un énorme débat outre-Atlantique.

Police fédérale: ‘Nous vérifions’

Dans l’Union européenne, la situation est un peu différente. Notamment en Belgique où les lois sur la confidentialité interdisent d’utiliser ce genre de logiciels.

Interrogé par Business AM, le porte-parole de la police fédérale a indiqué que ‘Clearview n’est actuellement pas utilisé par la police fédérale’. Sans préciser toutefois que ce logiciel n’ait jamais été utilisé. ‘Nous vérifions si ClearView a été utilisé durant la phase de test de reconnaissance faciale au Brussels Airport’, a-t-il ajouté. À l’époque, l’essai de cette technologie avait déjà fait du bruit.

Restent deux questions en suspens en cas d’utilisation: une utilisation même à l’essai était-elle légale ? La Belgique étant composée de 185 zones de polices locales, ont-elles eu recours à ce logiciel ?

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