À Londres, la police va équiper les rues de caméras à reconnaissance faciale

La police de Londres a annoncé ce jeudi que des caméras à reconnaissance faciale allaient être installées dans toute la ville. Une atteinte à la vie privée selon les défenseurs des libertés civiles.

La reconnaissance faciale est une technologie qui prend de l’ampleur dans le monde. En Chine, c’est presque devenu monnaie courante. Mais dans les pays dit démocratiques, cela pose de nombreuses questions éthiques. L’Union européenne réfléchit même à la possibilité de l’interdire pendant plusieurs années.

Ce n’est cependant pas l’avis de la police londonienne. Elle a annoncé la mise en place de caméras à reconnaissance faciale pour aider à l’interception de criminels. Les lieux les plus visités comme les centres commerciaux seront privilégiés.

La technologie va analyser les visages dans la foule et les comparer à une liste d’individus ‘recherchés pour des infractions graves et violentes’. La police recevra alors une alerte. Elle devra ensuite vérifier l’identité de la personne. Si c’est bien le criminel recherché, il pourra être arrêté.

Une technologie qui inquiète

Avant d’être généralisées à toute la ville, les caméras à reconnaissance faciale ont été utilisées dans de grands évènements tels que des matchs ou des concerts. À ce moment-là, elles avaient déjà été fortement critiquées. Selon une étude, 4 personnes sur 5 identifiées par les caméras ne faisaient pas partie de la liste des suspects. La police dément ces chiffres. Elle a testé et retesté cette technologie. Selon elle, 70 % des personnes recherchées sont repérées grâce à la reconnaissance faciale. Et les erreurs se produisent une fois sur mille.

Mais pour les défenseurs des droits de l’Homme, il s’agit surtout d’une atteinte à la vie privée. Le problème est que la reconnaissance faciale permet de surveiller la population entière. Et personne ne peut y échapper, à moins de rester enfermer chez soi. La collecte d’information se fait donc sans notre consentement.

Enfin, des études ont montré que la reconnaissance faciale pouvait être biaisées en fonction de l’âge, du genre ou de l’ethnie. Ainsi, elle aurait plus de difficultés à bien reconnaitre les membres de certains groupes ethniques tels que les Afro-américains, les Amérindiens ou encore les Asiatiques. Ces personnes pourraient alors être plus souvent victimes du système que les autres.

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