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Récession en 2023 ou non ? Voici ce qu’en disent les dirigeants des grandes banques américaines

Récession en 2023 ou non ? Voici ce qu’en disent les dirigeants des grandes banques américaines
Jamie Dimon (JP Morgan), Jane Fraser (Citigroup), Brian Moynihan (BoA) & Charlie Scharf (Wells Fargo) – Getty Images

C’est la question de ce début d’année : les politiques des banques centrales vont-elles nous mener vers un atterrissage en douceur ou un atterrissage forcé ? Clairement, la tendance s’améliore.

Pourquoi est-ce important ?

La politique des hausses des taux d'intérêt a pour but de refroidir l'économie, en vue de faire baisser l'inflation. Cette politique, tardive et forcée, commence à produire ces effets. Mais le danger, comme nous l'avons déjà beaucoup écrit, c'est d'enrayer la machine économique.

Dans l’actu : 4 grandes banques américaines ont délivré leurs résultats du 4e trimestre 2022, Goldman Sachs suivra ce mardi. L’occasion pour leur dirigeant de faire le point sur la situation en 2023. Les grandes banques sont unanimes : une légère récession aux États-Unis.

  • JP Morgan et Jamie Dimon ne parlent plus « d’ouragans » sur l’économie, mais de « légère récession » aux États-Unis. « L’économie américaine reste actuellement forte, les consommateurs dépensant toujours un excédent de liquidités et les entreprises étant en bonne santé ». Il reste par contre prudent sur les mois à venir : « Nous ne connaissons toujours pas l’effet ultime des vents contraires provenant des tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine, l’état vulnérable des approvisionnements énergétiques et alimentaires, l’inflation persistante qui érode le pouvoir d’achat et a poussé les taux d’intérêt à la hausse, et le resserrement quantitatif sans précédent. »
  • Bank of America et Brian Moynihan entrevoient « une récession légère ». C’est l’option de base des modèles des prévisions qu’utilise la banque.
  • Citigroup et Jane Fraser sont du même tonneau : « À l’aube de 2023, l’environnement est un peu meilleur que ce que nous avions prévu, du moins pour l’instant, malgré le resserrement agressif des banques centrales. » Mais « la Fed reste résolue à s’attaquer à l’inflation de base », a-t-elle ajouté lors de la présentation des résultats. « Par conséquent, nous continuons à penser que les États-Unis entreront en légère récession au cours du second semestre de l’année ».
  • Wells Fargo et Charlie Scharf ne voient « pas de ralentissement sévère arriver ». Notons toutefois que toutes les banques précitées augmentent largement leurs réserves pour faire face à la baisse des crédits et aux défauts de paiement des clients.

Europe : peut-on éviter la récession ?

  • L’Europe ne cesse de surprendre les analystes. Les marchés européens sont d’ailleurs en pleine bourre, soulagés par la baisse des prix de l’énergie. « Je pense que l’économie nous a surpris trimestre après trimestre ; le quatrième trimestre en Europe sera très probablement encore positif », affirme Mario Centeno, responsable de la Banque centrale européenne, au Forum économique mondial de Davos, cité par Reuters.
  • Pour 2023, la Commission européenne semble changer son fusil d’épaule. Réunis ce lundi, les ministres des Finances des 20 pays de la zone euro, entrevoient la lumière : « Nous sommes parvenus à réduire notre dépendance énergétique, les prix de l’énergie ont considérablement baissé et l’inflation en Europe a dépassé son pic à la fin de l’année dernière. Il y a donc une chance que nous puissions éviter une récession profonde et entrer dans une période de contraction plus limitée », a déclaré le commissaire européen à l’Économie, Paolo Gentiloni, cité par l’AFP.
  • C’est aussi l’avis de Goldman Sachs : « Nous maintenons notre point de vue selon lequel la croissance de la zone euro sera faible au cours des mois d’hiver compte tenu de la crise énergétique, mais nous ne cherchons plus à envisager une récession technique », ont indiqué les économistes de la bande d’investissement dans une note. Pour 2023, la banque prévoit une croissance de 0,6 % de l’économie européenne. Ce n’est pas Byzance, mais c’est mieux que la prévision de contraction de 0,1 % émise en novembre dernier.

Taux d’intérêt : les 4 pivots des banques centrales.

  • L’inflation américaine est passée de 9,1% en juin dernier, le plus haut niveau en 4 décennies, à 6,5% en décembre 2022, en baisse pour le 6e mois consécutif. La décrue de l’inflation européenne est plus lente, passant de 10,6 % en octobre dernier à 9,2 % en décembre.
  • Il faut dire que la Fed a appuyé plus tôt et plus fort sur le frein, les taux d’intérêt grimpant entre 4,25 et 4,5%. La BCE a pour le moment fait grimper ses taux directeurs entre 2 et 2,5%.
  • Sur la route d’un retour à la normale, il y a 4 grandes étapes :
    • Le pic de l’inflation (fait, juin pour les USA, octobre pour l’Europe)
    • La baisse des hausses des taux d’intérêt (en cours, la Fed et la BCE ont toutes deux desserré le frein à main).
    • La fin de la hausse des taux d’intérêt (prévision : 2e moitié 2023).
    • La baisse des taux d’intérêt (pas prévu avant 2024).
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