N’ayez plus peur : la généralisation de l’IA, ce n’est pas pour demain

Rodney Brooks, un expert en robotique moderne, conteste les rapports concernant l’imminence d’une généralisation de l’automatisation des activités humaines. Même si les robots sont déjà là, ils ne sont pas sur le point de s’imposer, parce que l’intelligence artificielle (IA) n’est pas encore assez puissante.

Rodney Brooks, un expert en robotique moderne, conteste les rapports concernant l’imminence d’une généralisation de l’automatisation des activités humaines. Même si les robots sont déjà là, ils ne sont pas sur le point de s’imposer, parce que l’intelligence artificielle (IA) n’est pas encore assez puissante.

Brooks cite l’exemple des voitures véritablement autonomes, qui, à en croire les médias, devraient arriver dans 5 ans. Mais il affirme qu’il ne s’agit que d’une illusion, nourrie par la tendance des entreprises à exagérer leur recours à l’IA. Mais la réalité est toute autre et tôt ou tard, elle éclatera : « Dans 20 ou 30 ans, il y aura encore des conducteurs humains ».

L’exemple des voitures automotrices

A ce jour, l’autonomie de la plupart des voitures qualifiées « d’automotrices » ne dépasse pas le niveau 1 ou 2, et l’on ne recense qu’un seul modèle de voiture de niveau 3 sur les routes : l’Audi A8.Les véhicules autonomes de niveau 5, qui ne réclameront plus aucune intervention humaine dans la conduite, n’apparaîtront pas avant 2030. Et il faudra réaliser de grands progrès pour y parvenir. « Compte tenu des équipements dont nous disposons actuellement, on peut même se demander si l’on y parviendra », dit Austin Russell, le CEO de Luminar, une firme qui produit les sondes Lidar qui équipent les voitures autonomes.Erik Brynjolffsen et Andrew McAfee, deux chercheurs du MIT, ont récemment donné une explication à cette exagération de la présence de l’IA dans les descriptifs des entreprises de technologie : elle permettrait de faciliter les levées de fonds…

La loi de Moore

Comment expliquer notre crédulité collective ? Elle viendrait de notre propension à croire que la valeur ne peut que grandir.Mais d’après Brooks, nous sommes aussi influencés par la loi de Moore. Comme les performances des puces ont doublé tous les 18 mois depuis les années 1960, nous nous attendons à ce que les progrès techniques – dont ceux qui portent sur l’IA – s’accélèrent de plus en plus.En réalité, personne n’a encore créé de robot capable de faire de façon fiable quelque chose de plus compliqué que de dupliquer des tâches simples. Et nous en sommes encore loin.

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