Le ministère américain a publié son dernier rapport sur l’emploi. Il en ressort que plus de jobs que prévu ont été créés aux États-Unis, mais le taux de chômage a également augmenté.
Un rapport sur l’emploi américain au tableau fort mitigé : comment la Fed réagira-t-elle ?
Pourquoi est-ce important ?
Lorsque les membres du conseil de la Réserve fédérale se réunissent pour discuter de la politique monétaire, ils examinent divers facteurs, et la situation sur le marché du travail en est un. Jerome Powell, le président de la Fed, a plusieurs fois souligné qu'un ralentissement du marché du travail était nécessaire pour mettre fin à la politique monétaire restrictive.Dans l’actualité : le rapport sur l’emploi américain contient à la fois de bonnes et de mauvaises nouvelles.
- Tout d’abord, la mauvaise nouvelle (du moins pour la Fed et les marchés) : 187.000 emplois ont été créés en août, alors que les économistes s’attendaient à 170.000 emplois supplémentaires.
- Le taux de chômage, en revanche, a inopinément augmenté à 3,8%, le niveau le plus élevé depuis février 2022.
- Autre bonne nouvelle : la croissance des salaires est plus modérée que prévu. Ils ont augmenté en moyenne de 4,3% en glissement annuel et de 0,2% sur une base mensuelle. Les économistes avaient prévu une croissance des salaires de respectivement 4,4 et 0,3%.
Qu’est-ce que cela signifie pour la Fed ?
Les détails : Pour la Fed, il est crucial que le marché du travail se refroidisse. Lorsque la demande de main-d’œuvre est supérieure à l’offre, les employés peuvent exiger de meilleures conditions salariales. Cela augmente leur pouvoir d’achat, ce qui a un effet à la hausse sur l’inflation.
- C’est pourquoi la croissance salariale plus faible que prévu est une bonne nouvelle pour la banque centrale américaine. Mais cela sera-t-il suffisant pour appuyer sur le bouton pause plus tard ce mois-ci ?
- La banque centrale américaine a également reçu d’autres données cette semaine. Hier, l’inflation PCE, l’indicateur préféré de la Fed pour mesurer la hausse du coût de la vie, a également été publié. Il en ressort que l’inflation de base a augmenté comme prévu de 0,2 pour cent par rapport au mois précédent.
- « C’est ce que nous voulons voir, car avec un tel chiffre, l’inflation annuelle finira heureusement par retomber à 2 pour cent », a réagi James Knightley, économiste chez ING. Nous n’y sommes pas encore, car selon l’indice PCE, l’inflation de base en glissement annuel était de 4,2 pour cent, soit plus du double de l’objectif de la Fed.
- Quoi qu’il en soit, les investisseurs s’attendent à ce que Powell et son équipe ne relèvent pas les taux d’intérêt ce mois-ci. 93% du marché s’attend à une pause, selon l’outil FedWatch de CME.
- C’est également la prédiction de certains experts.
- « La croissance de l’emploi était légèrement meilleure que prévu, le chômage était légèrement plus bas que prévu et, peut-être le plus important, la croissance des salaires n’a pas accéléré à un rythme alarmant. La Fed ne relèvera donc pas les taux en septembre et restera prudente pour le reste de l’année », résume George Mateyo, CIO de la société de gestion de patrimoine Key Private Bank.
- Knightley s’attend même à plusieurs pauses de taux cet automne. « Le rapport sur l’emploi montre une croissance modeste de l’emploi, une pression salariale modérée et une forte hausse du taux de chômage à mesure que le marché du travail ralentit. Comme l’inflation continuera de diminuer, la Fed ne relèvera certainement pas les taux en septembre et cela ne se produira probablement pas non plus en novembre », conclut-il.
MB