Le ministre iranien responsable du confinement du covid-19 dans son pays est désormais lui-même infecté par le virus. Un fait troublant qui indique surtout que l’Iran n’est en aucune façon armé pour arrêter l’épidémie.
L’Iran traverse ce que l’on peut appeler une ‘tempête parfaite’. Totalement paralysé par les troubles politiques, sociaux et surtout économiques, le pays est maintenant également menacé par l’épidémie de covid-19. Dans une lettre ouverte aux Nations Unies, des activistes iraniens ont demandé la levée immédiate des sanctions économiques, principalement en raison de la grave pénurie de médicaments dans le pays.
Comme souvent, l’Iran a dans un premier temps tenté de cacher la vérité sur le virus à la population. Tout comme elle avait tenté de le faire après avoir abattu par erreur un avion de ligne ukrainien il y a un mois et demi. Et comme à l’époque, les autorités essaient maintenant de compenser ce mensonge.
Le taux de mortalité est plus élevé qu’en Chine
Le nombre officiel de décès est désormais passé à 19. Le taux de mortalité de plus de 1 sur 5 est particulièrement préoccupant, étant donné que seulement 95 personnes dans le pays sont supposées avoir été infectées. À titre de comparaison, le rapport est d’environ 1 sur 30 en Chine. Malgré cela, le président iranien Hassan Rohani a assuré à ses compatriotes, dans un discours télévisé mardi, ‘que l’épidémie serait bientôt sous contrôle’. Selon lui, il existe une conspiration étrangère pour faire tomber le pays.
Les récents mensonges ont gravement entamé la confiance du peuple iranien en ses propres dirigeants… Pour autant que cette confiance existe toujours. Selon des sources issues de l’opposition iranienne, le gouvernement Rohani aurait passé sous silence la véritable ampleur de l’épidémie et ce, afin de ne pas compromettre les élections législatives de dimanche dernier.
‘Au moins 50 morts’
Un politicien de la ville sainte de Qom a fait état d’au moins 50 décès et de pas moins de 250 cas d’infection en début de semaine. Il a accusé le régime de Téhéran d’altérer la vérité. Pendant ce temps, les agences de presse contrôlées par le gouvernement restent très parcimonieuses en matière d’information sur l’épidémie. Une université canadienne a publié mardi un rapport selon lequel le nombre d’infections en Iran serait estimé à 18.000 ! Ce chiffre est basé sur le volume des voyages entre l’Iran et d’autres pays, ainsi que sur les cas avérés de voyageurs infectés qui sont arrivés au Liban et au Canada.
Le fait que le vice-ministre de la Santé lui-même ait été infecté en dit long. Avec cette seule contamination, on parle d’un homme qui a été en contact avec des centaines de personnes, dans des hôpitaux, des ministères, lors de conférences de presse, etc. La question est donc de savoir combien de personnes il a bien pu infecter… Une chose que nous ne saurons sans doute jamais.
Pire qu’en Chine?
Par conséquent, la situation en Iran est plus qu’inquiétante. Les experts redoutent qu’elle ne soit en réalité pire qu’en Chine. Cette dernière dispose des ressources et de l’expertise nécessaires pour contrôler la situation, contrairement à l’Iran. Tant que le pays n’admettra pas ouvertement ce qu’il se passe et qu’il n’informera pas sa population sur l’ampleur exacte de la situation, l’incertitude prévaudra.
Et pendant ce temps, les pays voisins ferment leurs frontières avec la République islamique et le trafic aérien a été réduit de manière drastique.
L’Iran, qui s’est construit au fil des ans une tradition de mensonge et de tromperie en son sein comme à l’étranger, est probablement confronté aujourd’hui à son épreuve la plus redoutable.
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