Maggie De Block sur le coronavirus: ‘La Belgique est prête’

L’inquiétude grandit au sujet du covid-19 après la mort de 7 personnes en Italie. Mais la ministre de la Santé Maggie De Block (open VLD) s’est montrée plutôt rassurante au micro de LN 24 ce mardi matin, même si elle estime que les chances de voir d’épidémie débarquer en Belgique ‘sont grandes’.

La ministre de la Santé ne veut pas sombrer dans la panique. ‘La Belgique est prête comme on pourrait l’être pour une épidémie de grippe aiguë’, a rassuré Maggie De Block. Les hôpitaux disposent de chambres pressurisées qui empêchent l’air de sortir au cas où le nombre d’infections venait à augmenter. La Belgique dispose aussi d’un Risk Managment Group qui étudie de près tout risque de contamination sur notre territoire et coordonne l’action des différentes Régions et Communautés. Utile quand on sait que la Belgique dispose de pas moins de 6 ministres de la Santé.

Maggie De Block voit beaucoup de similitudes avec une grippe classique. Notamment au niveau des symptômes ou du taux de mortalité (3%). Les patients les plus susceptibles de connaître des complications sont les mêmes : les personnes âgées ou les personnes souffrant de complications respiratoires. Là où le coronavirus diffère, c’est au niveau de la contagion qui est plus importante que pour une grippe classique.

Les enfants ne sont pour l’heure pas considérés comme un groupe à risque. Aucune contamination n’est d’ailleurs à déplorer les concernant. Ces derniers développeront plutôt un ‘gros rhume’, là encore comme pour une grippe classique.

Conseils en cas d’épidémie

Quels sont ses conseils ? ‘Se laver les mains, se moucher avec des mouchoirs en papier, protéger sa bouche’ et éviter les contacts trop proches au cas où la Belgique devait connaître une épidémie. Il faudrait aussi pouvoir ‘éviter les bises’, a-t-elle expliqué très sérieusement. Les masques en papier ? ‘Ça ne sert à rien, c’est surtout psychologique’, a-t-elle ajouté. Par contre, ‘les masques spécialisés que le personnel médical porte sont efficaces’.

Quant à un potentiel vaccin, la ministre pense que ‘ce ne sera pas pour cette épidémie’. Il s’agit d’une mutation de la grippe et le bon génotype doit être identifié, ce à quoi s’affairent plusieurs laboratoires à travers le monde.

Concernant l’Italie, qui a vu son nombre de cas exploser, la ministre précise qu’il y aura une réunion à Rome ‘dans les prochains jours’ avec ses cinq pays limitrophes. L’OMS ne conseille pas pour l’instant la fermeture des frontières et la ministre ne voit pas de raison d’annuler un quelconque voyage dans la Botte.

Au niveau international

L’OMS refuse toujours de parler de pandémie (épidémies dans un nombre important de pays). Mais pour Arnaud Fontanet, chef de l’unité épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur, l’épidémie de coronavirus a clairement ‘basculé au niveau mondial’. Il y a maintenant des foyers en Corée du Sud, au Japon, à Singapour, mais aussi en Iran et donc en Italie.

Pour le chercheur, on a passé le cap de la ‘transmission communautaire’, explique-t-il aux Echos. C’est-à-dire qu’on ne sait pas comment la maladie a pu transiter. Il est vrai que l’Italie a interrompu très tôt les vols vers et depuis la Chine. La Belgique continue elle toujours de déployer deux vols vers Pékin.

Arnaud Fontanet rappelle toutefois que si le nombre de cas a explosé ces derniers jours, c’est surtout parce que le dépistage s’est amélioré. Il y a le prélèvement naso-pharyngé (coton-tige analysé) qui doit être fait au bon moment et l’infaillible prise de sang. Le souci était que beaucoup de patients n’avaient aucun symptôme apparent alors qu’ils étaient contaminés.

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