Ces dernières semaines, un certain nombre de contacts ont eu lieu entre les deux grands partis de Belgique. Ils passent à l’étape suivante en commençant de véritables négociations. Le Roi Philippe a d’ailleurs invité les deux présidents de parti, Bart De Wever (NVA) et Paul Magnette (PS) pour une réunion au palais à 16 h 30.
Ce lundi matin, sur radio 1, Bart De Wever déclarait au sujet d’une coalition avec le PS: ‘Nous devons essayer. Les éléments sont sur la table. On sait très bien ce que nous voulons et ce que les autres veulent. On verra bien si un compromis est possible’.
Toutefois, ne crions pas victoire trop vite. Si les deux partis ont commencé à discuter de leur plein gré, il n’est pas encore sûr qu’ils trouveront un terrain d’entente. Depuis les dernières élections, il y a 421 jours, les deux plus gros partis de Belgique ont tenté à plusieurs reprises de former un gouvernement. Sans succès.
À cela, le président de la NVA a déclaré : ‘Je peux simplement constater que l’on a essayé trois fois, et qu’on m’a fermé la porte au nez trois fois. Est-ce que ce sera différent cette fois-ci ? Je l’espère’.
Rapprochement
La semaine dernière, Paul Magnette avait déjà fait publiquement un pas vers la NVA en annonçant qu’un gouvernement avec la NVA était une possibilité. ‘Ce qui compte, c’est le contenu. Je ne peux pas envisager une seconde de faire avec la N-VA ce qui a été fait par le gouvernement précédent’, avait-il déclaré. Sur la chaine LN24, il avait même précisé qu’il était prêt à discuter d’une réforme de l’État, une des principales volontés du parti flamand.
De son côté, la NVA montre une certaine volonté de soutenir le PS dans ses mesures sociales.
Actuellement, les discussions informelles entre PS et NVA n’ont pas fuites. Un premier test de confiance pour les deux partis. Mais de ce fait, on ne connait pas le contenu des discussions. Les deux présidents de parti ont certainement discuté de l’ensemble de leurs exigences.
Le timing
La situation actuelle pourrait pousser les deux partis à trouver un arrangement coute que coute. Le gouvernement d’urgence créé avec Sophie Wilmès comme Première ministre arrive à la fin de son mandat. Depuis le 26 juin, il ne possède plus les pouvoirs spéciaux.
En outre, la peur d’une nouvelle vague imminente de coronavirus incite les politiques à trouver rapidement une solution pour le gouvernement belge.
Le PS et la NVA tentent donc de saisir l’opportunité ensemble. Ils jouent toutefois gros, car faire échouer les négociations sera très mal vu.
Le trio de ‘formateurs’
Les trois formateurs autodésignés, Georges-Louis Bouchez (MR), Joachim Coens (CD&V) et Egbert Lachaert (Open Vld), sont mis sur le côté. Les discussions de coalition commencent à tourner à l’eau de boudin pour ces présidents de parti.
Dimanche, ils ont décidé de suspendre leurs discussions pour laisser la place au PS et à la NVA. Ils précisent toutefois que les deux partis devront leur ‘faire un rapport’ d’ici quelques semaines pour vérifier l’avancement des discussions.
Mais en invitant Bart De Wever et Paul Magnette, le Roi surpasse les décisions du trio. On peut s’attendre à ce qu’une mission soit confiée aux deux hommes, les laissant libres de la quelconque autorité que les présidents du MR, du CD&V et de l’Open Vld se sont octroyée.