Dans un discours annuel prononcé ce mercredi, Vladimir Poutine a tenu lancer un signal fort ses rivaux – l’Europe et les Etats-Unis, à un moment où leurs relations se font de plus en plus tendues. Le président russe en a marre des critiques et sanctions à l’encontre de la Russie. Une seule goutte d’eau pourrait faire déborder le vase.
Depuis plusieurs semaines, la Russie a dépêché environ 100.000 soldats à la frontière avec l’Ukraine. Un déploiement encore plus important qu’en 2014. Dans le même temps, l’état de santé de l’opposant Alexeï Nalvany se détériore dangereusement. Deux sujets qui fâchent l’Occident, qui reproche également à Moscou des faits d’espionnage, de cyberattaque ou encore d’ingérence électorale (aux Etats-Unis).
Dans son discours annuel, Vladimir Poutine n’a évoqué aucun de ces sujets d’actualité. Il ne s’est même pas prononcé sur la situation à la frontière ukrainienne, alors que certains redoutaient l’annonce d’une invasion. A la place, le président russe a préféré mettre en garde ses rivaux.
Poutine a invité ses ennemis à ne pas franchir la ‘ligne rouge’. ‘Les instigateurs de toute provocation menaçant les intérêts fondamentaux de notre sécurité regretteront leurs actes plus qu’ils n’ont regretté quoi que ce soit depuis longtemps. […] J’espère que personne n’aura l’idée de franchir la « ligne rouge » avec la Russie – et c’est nous qui déciderons où celle-ci se trouve dans chaque cas concret’, a déclaré Poutine.
‘Nous ne voulons pas brûler les ponts, mais si quelqu’un interprète nos bonnes intentions comme une faiblesse, notre réaction sera asymétrique, rapide et dure’, a ajouté le le président de la Russie.
Biélorussie
Le seul élément d’actualité internationale que Poutine a directement commenté concerne la Biélorussie, où le président pro-russe Alexandre Loukachenko a dit dimanche avoir déjoué une tentative d’assassinat à son encontre. Une tentative de coup d’Etat, selon lui. L’homme a accusé les Etats-Unis d’être à l’origine de cette opération. Une version que semble soutenir Poutine.
‘La pratique consistant à organiser des coups d’État, des assassinats politiques, y compris de hauts fonctionnaires, va trop loin. Ils ont dépassé toutes les limites’, s’est-il plaint, regrettant le silence de l’Occident sur cette affaire.
Plus globalement, le président russe a fait part de son ras-le-bol des critiques et sanctions émises à l’encontre de son pays ces derniers mois. S’en prendre à la Russie ‘pour tout et n’importe quoi est devenu une sorte de sport’, a-t-il déploré.
Sans jamais citer les Etats-Unis et ses alliés nommément, Poutine les a évoqués via une référence au Livre de la Jungle. ‘Il y a toutes sortes de petits Tabaquis qui tournent autour de Shere Khan. Ils hurlent pour apaiser leur souverain’. Dans l’œuvre de Kipling, Tabaqui est un chacal hypocrite, atteint par la rage, qui passe son temps à tenter de s’attirer les faveurs du tigre Shere Khan. Il finit tué par un des loups, frère de Mowgli.
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