‘Le renforcement militaire russe à la frontière ukrainienne est plus important qu’en 2014’

Cela semble bien loin, avec le coronavirus qui absorbe toute l’attention des médias. Mais aux frontières de l’Europe, entre l’Ukraine et la Russie, la tension militaire est énorme.

  • Lundi, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a fait mention de pas moins de 150.000 soldats russes prêts à intervenir à la frontière orientale de l’Ukraine, même si ses services ont par la suite précisé que les militaires n’étaient ‘que’ 100.000.
  • Du côté du Pentagone, on ne veut pas divulguer de chiffres, écrit Reuters, mais ‘il s’agit d’un nombre plus important qu’en 2014’, selon un porte-parole. Peu après, les Russes ont annexé la Crimée par une action militaire unilatérale et se sont emparés d’une partie historiquement ‘russe’ de l’Ukraine.
  • Les Russes eux-mêmes affirment qu’il s’agit d’un simple exercice d’entraînement, mais c’est une raison suffisante pour que les plus hauts niveaux de pouvoir en Europe et aux États-Unis se montrent particulièrement alarmés.
  • Le nouveau président américain Joe Biden a fait peu d’efforts ces derniers mois pour clarifier sa position à l’égard du régime de Vladimir Poutine. Le fait que les Russes aient tant interféré dans les élections américaines, en 2016 comme en 2020, avec des piratages et d’autres tentatives d’influencer la course à la présidentielle, pèse particulièrement lourd dans son esprit.
  • Mais dans le même temps, les Russes ne sont plus considérés comme l’ennemi numéro un ; cet ‘honneur’ revient désormais à la Chine. La bataille de Moscou est donc plutôt un combat d’arrière-garde, qui ne vaut pas vraiment la peine qu’on s’y attarde. Il semble que Poutine ne laissera pas ce scénario se produire.
  • L’est de l’Ukraine demeure un territoire occupé, avec des rebelles pro-russes qui administrent une sorte d’État satellite. Mais contrairement à la Crimée, cette région n’a pas (encore) été annexée par la Russie.
  • Toute la question est de savoir comment l’UE appréhende dans son ensemble ce conflit qui se déroule dans son propre jardin. Il est certain qu’en Pologne ou dans les pays baltes, opposés à l’idée de laisser la Russie agir à sa guise, la méfiance s’est accrue ces dernières années. Mais dans le même temps, le Hongrois Victor Orban, entre autres, passe des accords avantageux avec les Russes.

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