Pourquoi nous bâillons

Lorsque nous observons quelqu’un d’autre bâiller, l’envie de faire de même nous prend irrésistiblement. Mais quel est donc le facteur qui nous oblige à ouvrir la bouche, comme si nous étions sur le point de rugir, et inspirer une quantité d’air?, s’est interrogé le site City AM.

La plupart d’entre nous pensent que nous bâillons lorsque nous nous ennuyons ou lorsque nous sommes en proie à la fatigue. Cependant, il s’agit purement et simplement du contraire : nous bâillons lorsque nous sommes très concentrés et que nous devons maintenir notre vigilance.  

Le bâillement est un mécanisme de thermorégulation qui permet au cerveau de garder sa température optimale afin qu’il puisse fonctionner rapidement. Si le cerveau se réchauffe trop, inspirer une quantité d’air froid permet de refroidir le sang qui y circule.

Des scientifiques viennois ont récemment vérifié cette théorie. Pour ce faire, ils ont étudié les bâillements de piétons en Autriche et aux Etats-Unis. Ils ont constaté que le bâillement est en quelque sorte une « fenêtre thermique » : les personnes ont tendance à bâiller lorsque l’air ambiant est assez froid pour permettre le refroidissement du corps sans pour autant avoir de conséquences nuisibles sur la santé.

Une autre expérience a été menée par des chercheurs de l’Université d’Albany et a donné des résultats similaires. Le phénomène de contagion du bâillement peut être directement influencé par la présence de compresses chaudes et froides. Lorsque les participants à l’expérience ont observé une séquence vidéo de personnes qui bâillaient, ceux qui avaient une compresse chaude sur le crâne avaient 41% de chances de bâiller en retour alors que ceux qui avaient une compresse froide sur leur tête n’avaient que 9% de chances de bâiller en réaction.

Il est courant de penser que le bâillement a lieu lorsque nous ressentons de la fatigue. En effet, bâiller aide notre cerveau à s’oxygéner, ce qui nous permet de rester éveillés.

Il existe une explication simple à cela : le manque de sommeil élève la température du cerveau. Durant ces moments de fatigue, nous avons donc naturellement tendance à bâiller plus que d’habitude. On constate donc un lien indirect entre l’augmentation de température cérébrale et la fréquence des bâillements. Cependant, s’il s’agissait uniquement d’un phénomène relatif à la respiration et à l’élévation de l’apport en oxygène, nous aurions également tendance à bâiller davantage durant une activité physique intense. Pourtant, cela n’est pas le cas.

La théorie du refroidissement du cerveau permet d’expliquer également notre envie de bâiller lorsque nous voyons les autres le faire. Un animal bâille lorsqu’un facteur externe l’oblige à être vigilant. Par conséquent, les autres membres du troupeau ou du groupe reconnaissent grâce à cet acte le besoin de vigilance et réagissent également par le bâillement.

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